mercredi 29 juin 2016

L'ex-maîtresse de Sylvain Dromard au centre des accusations

Élément essentiel de l’accusation contre Sylvain Dromard, Murielle Bonin a été malmenée hier par les déclarations de témoins. Elle est presque devenue l’accusée principale
Son avocat, M e  Miravete, en est resté estomaqué. Les débats, hier, à l’occasion de la deuxième journée du procès de l’assassinat de Laurence Dromard, ont pris une tournure qu’il ne soupçonnait pas. Tandis que le principal accusé, Sylvain Dromard, passait une journée presque « tranquille », sa cliente a été malmenée par plusieurs témoignages de personnes citées à la barre de la cour d’assises de la Marne. Au centre des interrogations, son comportement après le meurtre.
Il y a d’abord cette ancienne amie que l’ex-maîtresse de Sylvain Dromard appelle pour lui demander de dire qu’elle était passée dîner le 15 juillet au soir. « Je lui ai dit non car ce n’est pas le cas. Et quand j’ai ouvert le journal le lendemain et que j’ai vu ce qui s’est passé j’ai pensé La salope, elle est venue chercher un alibi à la maison. Quand on est amie avec quelqu’un on ne la met pas dans des embrouilles comme ça. »
Le témoignage d’un des frères de Murielle Bonin, Sandy, ne va pas plus l’aider. Certes celui-ci parle d’une fille « courageuse », « travailleuse », mais le récit de la venue de sa sœur chez lui quelques jours après le drame va être un nouvel élément à charge. « Cela fait deux ans que je ne l’avais pas vue. Quand elle est arrivée, je ne l’avais jamais vue dans cet état. Elle avait peur qu’on l’accuse car elle connaissait Dromard. Je ne la reconnaissais pas. Elle est venue avec un ordinateur pour effacer des traces de messages qu’elle avait échangés avec Laurence Dromard. Il y avait aussi des recherches qu’elle avait faites sur la façon d’acheter une arme. J’ai effacé tous les cookies, c’est tout. »

« Sous l’emprise
de Sylvain Dromard »

Il y a aussi son ex-patron qui la voit détruire « frénétiquement » une carte Sim avec des ciseaux. « Pourtant, je suis persuadé qu’elle n’a rien à voir avec cette histoire », assure-t-il. Ou encore « l’intime conviction » du notaire de Sylvain Dromard pour qui ce dernier n’est pas coupable et qui raconte que son client lui a parlé de ses doutes sur l’auteur de l’assassinat de sa femme : à savoir Madame Bonin seule ou avec l’aide d’un de ses frères, aujourd’hui disparu.
Face à toutes ces accusations, Murielle Bonin a reçu tout de même quelques soutiens dans une journée compliquée pour elle. De Yannick, sa sœur. « Pour moi elle n’est pas coupable. Elle était sous l’emprise de Dromard. Je ne la reconnaissais pas depuis qu’elle était avec lui. Elle était apeurée. Il avait essayé de la taper, de l’étrangler. »
Même terme « d’emprise » pour Rudy, un frère de Murielle Bonin. « C’est une fille gentille. Elle est sous son emprise, a énormément peur de lui. Elle avait toujours peur de se faire engueuler. Monsieur Dromard pouvait être violent. Je me souviens d’une fois où nous étions au restaurant avec Murielle. Sylvain Dromard a débarqué et a cassé le portable de Murielle car elle n’avait pas répondu à ses SMS. »
Son ancienne belle-sœur raconte que l’accusée lui avait demandé de prendre une ligne de téléphone à son nom car, étant la maîtresse de Dromard, elle avait peur d’avoir des problèmes après l’assassinat de Laurence Dromard. « Elle disait que cela aurait pu être elle à la place de Madame Dromard… » « Elle en avait la trouille », confirme son ex-employeur.
Sur le banc des accusés, Sylvain Dromard écoute, attentif mais impassible. Aujourd’hui, il devrait être interrogé, tout comme Murielle Bonin, sur les faits et les incohérences entre certaines de ses déclarations et les constats des experts.
Sans doute une journée clé de ce procès.
http://www.lunion.fr/node/756295
 
 
 

Aucun commentaire: