mercredi 15 juin 2016

Procès Alexandre Junca : Baehrel reconnaît que l'adolescent était vivant au 31 rue Guichenné

Le principal accusé a donné de nouveaux éléments concernant la nuit du 4 juin 2011. Il a également expliqué que sa compagne aurait vu l'adolescent après son agression
Nouveaux rebondissements, ce mercredi matin. L'audience avait à peine repris que l'agresseur présumé d'Alexandre, Mickaël Baehrel, a délivré de nouvelles révélations sur la nuit du 4 juin 2011.
Il reconnaît qu'Alexandre était vivant au 31 rue Emile-Guichenné. "Je l'ai entendu pleurer, ça m'a rendu fou, j'ai asséné plusieurs coups". Baehrel rapporte que le collégien était sonné, puis "il est revenu à lui" dans le couloir de l'immeuble.
Il a également expliqué que Fatima Ennajah, sa compagne d'alors, aurait vu l'adolescent, après l'agression. Elle lui aurait donné du doliprane. Jusqu'à présent, elle a maintenu qu'elle ne l'avait jamais vu. Face à ces aveux, cette dernière a soufflé dans le box des accusés (interrogée plus tard ce mercredi matin, elle continuera de nier).
Ces éléments viennent compléter la version apportée vendredi. Lors du quatrième jour de procès, Mickaël Baehrel avait décrit un nouveau scénario pour la nuit de ce 4 juin 2011. "Christophe Camy (l'auteur présumé du vol du portable de l'adolescent, NDLR), a arrêté Alexandre. Je l'ai frappé seul. Pour moi, il était mort après les coups. Je l'ai amené chez Fatima Ennajah, rue Emile-Guichenné, en le tirant par les bras."
Baehrel disait avoir placé le corps dans un appartement situé en face de celui de sa compagne.
Des zones d'ombre apparaissaient dans son récit, notamment concernant Fatima Ennajah. Que savait-elle? Qu'avait-elle vu? L'accusée tient depuis le début du procès des propos confus.
Mickaël Baehrel avait ensuite déclaré : "J'ai appelé mon ami Christian Pierre. On a transporté le corps dans une poubelle jusqu'à chez lui, au 43, rue Montpensier. Puis on a laissé la poubelle dans la cour". Cette explication coïncide avec les relevés téléphoniques.
"Le lendemain, j'ai appelé Claude Ducos. Il est arrivé en rentrant sa Peugeot 605 grise sous le porche en marche avant. Il a pris le corps et ensuite je ne sais pas." 

Le vol avec violence revu en meurtre ?

Les nouvelles explications de Mickaël Baehrel pourraient changer complètement les poursuites retenues. Si Mickaël Baehrel a réellement frappé à mort Alexandre dans un second temps après une reprise de conscience dans le couloir de la rue Guichenné, la qualification de vol avec violence ayant entraîné la mort pourrait être revue en meurtre.
Par ailleurs, la séquestration de l'adolescent, un temps envisagée puis abandonnée, redevient d'actualité. Une qualification qui entraînerait Mickaël Baehrel et Fatima Ennajah. Laquelle n'est poursuivie, pour l'heure, que pour non-dénonciation de crime et recel de cadavre.

"Baehrel voulait tuer Alexandre"

L'audience s'est poursuivie dans la matinée avec les premières plaidoiries des avocats. Me Froget représente la tante et l'oncle d'Alexandre, Me Malterre, une dizaine de cousins et neveux de la famille. 
Avant d'évoquer les profils et les versions des accusés, Me Froget est revenu sur les "zones d'ombre considérables" de cette affaire, "même si ce matin (mercredi, NDLR), quelques révélations, qui vont dans le sens de la vérité, ont été apportées. Ce qui fait le plus mal, c'est de ne pas savoir quels ont été ses derniers instants".
Concernant les aveux de Baehrel : "Nous savions que les conditions de la mort d'Alexandre n'étaient pas celles qui avaient été données jusque-là".
Me Malterre a également repris le fil des événements racontés par le principal accusé : "L'enfant ne doit pas être retrouvé [...] Il faut qu'il se taise, il faut le tuer [...] Il ne se déchaîne pas sur le corps, il se déchaîne sur la tête. Baehrel voulait tuer Alexandre. Il voulait le détruire."
Pour "la découpe, Baehrel y est de bout en bout. C'est son cadavre. Il ne va pas nous faire croire que du 5 au 17 juin (date supposée de la dépose du corps sur les bords du gave de Pau), il ne s'en préoccupe pas", explique Me Malterre, qui a terminé sa plaidoirie par cette citation de Miguel de Cervantes. ""Garde toujours dans ta main, la main de l'enfant que tu as été". Cette main, c'est celle d'Alexandre que vous tenez."

http://www.sudouest.fr/2016/06/15/proces-alexandre-junca-baehrel-reconnait-que-l-adolescent-etait-vivant-au-31-rue-guichenne-2401376-4344.php

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