Cela commence comme dans un roman policier. À 20 h, un soir de décembre, Cyril, teint hâlé, beaux yeux bleus, nette surcharge pondérale, vient frapper à la porte d’une maison de Cousances-les-Forges. Il explique avoir marché plusieurs kilomètres, après avoir été victime d’un vol de son véhicule. Il a laissé sur place une amie, Hedia, 34 ans.
Le polar s’avère un mauvais roman : les gendarmes de Ligny-en-Barrois s’aperçoivent que Cyril a eu un accident de la circulation. Enfin, ça, cela n’apparaîtra que devant le tribunal correctionnel de Bar-le-Duc, où le couple a été jugé ce mardi. À la barre, Cyril reconnaît qu’il conduisait. Jusqu’ici, le volant était « partagé » entre les deux prévenus.
Les deux amis, des Nancéiens, revenaient d’une virée shopping dans les magasins d’usine de Troyes. Ils ont fait une halte dans un bar de Montier-en-Der. Ils y boivent du champagne. Sur la N4, ils décident d’une pause technique et quittent l’axe routier.
« Pourquoi perdez-vous le contrôle de votre voiture ? », demande le président du tribunal correctionnel. « On avait un petit différent », confie Cyril, tranquillement. À la gendarmerie, Hedia, qui s’affiche comme auxiliaire de vie, mais sans travail pour l’instant, fait part du fond de sa pensée aux militaires : les insultes les plus diverses ont volé, les moins graves étant « Fais toi crever » et « Vous manquerez à personne ». L’ivresse manifeste amène à réaliser un contrôle : les deux sont positifs à l’alcootest. « Les gendarmes ont mis deux heures à arriver. Le propriétaire de la maison m’a proposé de boire un whisky », se défend Cyril.
Les enquêteurs sont intrigués par la présence d’un blouson, tout neuf, dans le véhicule - d’autant que les deux passagers ont un casier judiciaire. Une vérification dans le magasin de la marque, le lendemain, amène à se rendre compte qu’il a été volé. « C’était pour moi », dit encore Cyril, qui explique qu’il n’a jamais travaillé de sa vie mais n’en dit guère plus sur ses ressources.
Le procureur de la République glisse au passage que des SMS dans un téléphone ont montré que le duo avait reçu diverses commandes de vêtements et sous-vêtements. Mais le magistrat ne s’étend pas et requiert une peine de huit mois de prison contre eux. Le duo a reconnu le vol aussi bien que les insultes pour Hedia.
Le tribunal a prononcé une peine de 7 mois de prison contre le duo. Hedia devra payer 300 € à chacun des gendarmes outragés.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-bar-le-duc/2016/06/14/tribunal-correctionnel-de-bar-le-duc-l-accident-bete-finit-au-tribunal
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