mardi 26 juillet 2016

Enquête ouverte après une fusillade et une course-poursuite à Reims

Que s’est-il exactement passé dans le quartier des Épinettes, dans la nuit de vendredi à samedi ? Une enquête de flagrance, confiée à la sûreté départementale, a été ouverte pour le savoir. Mais les premiers éléments évoqués à l’audience de comparution immédiate du tribunal correctionnel de Reims, hier, apportent déjà quelques réponses. Les juges avaient à se prononcer sur le sort de Farid Benrazek, un Rémois de 27 ans, et presque autant de condamnations à son actif, poursuivi pour refus d’obtempérer aggravé, conduite sans permis, refus de se soumettre aux vérifications de l’état alcoolique et dégradation d’un bien appartenant à autrui. C’est lui qui était au volant de l’Audi A4 de couleur « champagne » d’où des coups de feu auraient été tirés, vers 3 h 30 du matin, en direction d’une Clio blanche, place des Mouettes, faisant au moins un blessé. Lui, qui a ensuite filé à vive allure pour fuir les policiers de la brigade anticriminalité, avisés des coups de feu, déclenchant une course-poursuite dans les rues de la ville. Lui, encore, qui a refusé de s’arrêter au barrage des forces de l’ordre venues en renfort, sur Wilson, avant de foncer dans un portail métallique menant à la voie de chemin de fer, pour tenter de s’échapper, une fois de plus.

« À aucun moment
je n’ai voulu blesser quelqu’un »


« En aucun cas, je ne savais qu’ils allaient tirer », a indiqué le prévenu à la barre, à propos de ses deux passagers, auteurs présumés des coups de feu, qu’il a affirmé ne connaître que « de vue ». « Ils m’ont demandé de les ramener au pont de Witry pour récupérer un scooter. » Dans la voiture qui ne lui appartenait pas, se trouvait également une jeune femme qu’il devait déposer aux Châtillons. Elle a été interpellée elle aussi. « C’est la copine d’un ami, elle avait demandé un cric pour changer sa roue », selon Farid Benrazek, qui a contesté, hier devant les juges, avoir foncé délibérément sur le véhicule des policiers, mais avoir agi sous le coup de la panique et de l’alcool. « À aucun moment je n’ai voulu blesser quelqu’un. » Pourtant, les agents présents ce soir-là, et qui se sont constitués parties civiles, ont affirmé qu’ils avaient vu l’Audi débouler à très vive allure sur le boulevard Wilson, avant de se présenter face à eux, ne leur laissant d’autre choix que de se déporter à contresens pour éviter la collision.
« Il a pris tous les risques pour semer les policiers qui étaient à sa course », a appuyé la substitut du procureur dans son réquisitoire, ne croyant pas une seconde au fait que le prévenu voulait juste rendre service « à cette jeune femme et à ces deux gaillards » et qu’il s’était retrouvé dans cette « galère » par manque de chance. Avant de rappeler qu’en s’enfuyant, Farid Benrazek avait permis aux auteurs présumés des tirs de s’échapper. Six tirs précisément provenant, selon le prévenu, d’un « magnum ».
M e  Diallo, pour la défense, a veillé à ce que le dossier ne soit pas jugé « par rapport aux coups de feu tirés ». « Une enquête est en cours, c’est une autre affaire », a-t-il insisté. Son client a finalement écopé de dix-huit mois de prison dont huit assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pendant deux ans, avec obligation de travailler, de se soigner et d’indemniser les policiers et la SNCF. Il a été maintenu en détention.
http://www.lunion.fr/node/773824

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