mardi 12 juillet 2016

Nancy : il avait piraté un serveur de l’Université de Lorraine

Il a désormais quitté Nancy pour l’autre bout de la France. Julien, 25 ans, n’est pas présent à la barre ce lundi pour répondre des actes commis en mars et avril 2013. Durant cette période, alors qu’il était étudiant en physique à l’Université de Lorraine, il en a piraté l’un des serveurs informatiques. Et ce à l’aide de logiciels de décryptage que l’on peut semble-t-il trouver sur internet. Il a notamment eu accès aux comptes de messagerie de 68 personnels en usurpant leurs identifiants et autres mots de passe. Cela lui a permis d’accéder à diverses bases de données.
« Ces comptes de messagerie appartenaient à des enseignants de l’Institut Jean-Lamour, institut spécialisé dans la recherche sur des matériaux très pointus, qui peuvent avoir des applications industrielles ou encore dans le domaine de la défense », explique le président Haouy. « Nous sommes donc en présence de choses sensibles ». C’est sans doute pourquoi ce n’est ni plus ni moins que la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur) qui a mené l’enquête qui a permis de remonter jusqu’à l’étudiant nancéien…
Lors de ses auditions de garde à vue, le jeune homme a déclaré qu’il était passionné par la « sécurité informatique » et a ajouté, sans rire, qu’il voulait « mettre en pratique ses connaissances théoriques, déceler d’éventuelles failles ». Une motivation somme toute assez ludique. « C’est mieux que ce soit moi que quelqu’un qui aurait des intentions malveillantes… ».
Le parquet relève que l’étudiant n’a pas dénoncé ces fameuses failles. « On reste sur notre faim quant à ses véritables objectifs ». Et de requérir 4 mois avec sursis, « une peine de principe ».
Me Olivier Nunge souligne que son client, lors de l’enquête préliminaire, a donné son accord pour une perquisition à son domicile, ce qu’il n’était pas obligé de faire. « Ses motivations, on ne les connaît pas. Toujours est-il qu’après ses études, il va travailler dans des secteurs sensibles et il lui faut un bulletin N°2 de casier judiciaire absolument vierge ». La plaidoirie porte ses fruits. Jugement : 2 mois avec sursis et dispense d’inscription au B2.
Dernière précision : après avoir quitté Nancy, Julien a intégré une prestigieuse école d’ingénieurs, école placée sous la tutelle de… la Direction générale de l’armement.
http://www.estrepublicain.fr/edition-de-nancy-ville/2016/07/12/il-avait-pirate-un-serveur-de-l-universite-de-lorraine

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