jeudi 14 juillet 2016

Pyrénées-Orientales : trois ans déjà depuis la disparition d'Allison et de sa mère à Perpignan

Après l'assassinat de la séduisante Allison 19 ans et de sa mère suivi par le suicide de son père, auteur présumé, la famille redoute l'enlisement judiciaire qui pourrait bénéficier aux éventuelles petites mains de cette tragédie familiale.
Depuis l'été meurtrier de 2013, chez les Barbet, le 14 juillet n'est plus un jour de fête mais de désarroi. Trois ans après la disparition d'Allison Benitez et de Marie Josée sa mère, Eric Barbet, le frère de la maman cherche toujours à établir en détails le déroulement de la tuerie perpétrée par le père, militaire de carrière pendant l'après-midi de ce 14 juillet de grand soleil sur Perpignan alors que l'enquête donne le sentiment de marquer le pas.
«C'est comme si les investigations étaient au point mort. On ne reçoit plus aucune nouvelle de l'autorité judiciaire et nos demandes d'actes de procédure ne sont pas suivies. C'est comme si tout le monde se désintéressait de ce dossier alors que de nombreuses zones d'ombres restent à éclairer» estime Eric Barbet ancien militaire lui-même, aujourd'hui convaincu que c'est bien son beau-frère le légionnaire qui a tué Marie Josée et massacré la petite Allison sa fille unique pendant ce funeste après-midi dans l'appartement de la rue Jean Richepin dans un quartier populaire de Perpignan.
Enquêteurs et magistrats ont acquis la certitude que seul, l'adjudant-chef de la légion étrangère a pu perpétrer ce double assassinat avant de faire disparaitre les corps.

Connaître la vérité

Même si le militaire n'a jamais pu s'expliquer sur le fond du dossier puisqu'il s'est suicidé le 4 août 2013, quatre jours après une très longue perquisition et la veille de son audition en garde-à-vue. «Ce que nous aimerions savoir, c'est ce qui s'est passé cette après-midi-là dans l'appartement alors que toutes les fenêtres dans la rue étaient ouvertes. Et que forcément on a dû entendre les éclats du drame qui se jouait. Nous aimerions aussi savoir si Francisco Benitez a travaillé tout seul pour remettre en état l'appartement et surtout le garage après la tuerie. S'il a eu des complices pour faire tout ça après avoir découpé les corps avant de les faire disparaître» poursuit Eric Barbet qui s'impatiente faute de recevoir des informations de la part des juges qui conduisent l'instruction à quatre mains.
«La dernière grande communication qui nous a été faite c'était en 2014 à pareille époque. Cela fait pratiquement deux ans sans que l'enquête nous donne le sentiment de progresser. Et nous n'avons aucune nouvelles de nos dernières demandes d'actes de procédures qui remontent à plus d'un an» ajoute encore Eric Barbet.
«Les investigations se poursuivent. Des vérifications sont en cours. Mais les enquêteurs doivent aussi travailler sur d'autres affaires judiciaires. Mais le dossier n'est pas refermé, certainement pas. Sur le volet de la complicité, nous n'avons à ce jour aucun élément qui permet d'accréditer cette thèse, ni de l'écarter» répond Achille Kiriakidès le procureur de la république de Perpignan.
Il avait lui-même requalifié l'information judiciaire pour enlèvements et assassinats à la fin de l'été 2013, au moment où les enquêteurs du SRPJ de Montpellier avaient acquis la certitude que la petite Allison avait été tuée dans l'appartement familial.
Et que son corps avait été stocké dans le congélateur positionné au fond du garage, là précisément où sa jeunesse de toute les promesses de beauté et d'harmonie s'est brisée dans un véritable bain de sang.

Les étapes

14 juillet 2013. Allison 19 ans et sa maman Marie Josée s'évaporent à partir de 13h30. Francisco Benitez fournit le scénario du départ vers Toulouse mais l'enquête fait apparaître que les deux femmes n'ont jamais quitté l'appartement de la rue Jean Richepin de Perpignan.
31 juillet : appel à témoins est lancé. Médiatisation de la double disparition et perquisition au domicile et dans le garage. Des traces de sang apparaissent au luminol.
4 Août. Francisco Benitez est retrouvé suicidé par pendaison sur la façade de la caserne Joffre de Perpignan.
26 août. Des traces de sang comportant l' ADN d'Allison sont découvertes dans un congélateur de la famille. Accréditant la thèse de l'assassinat de la jeune fille. Après disparitions inquiétantes, le parquet de Perpignan ouvre une nouvelle information judiciaire pour enlèvements et assassinats.
24 Septembre. on fouille à Port-Leucate. La pinède. On plonge dans le port et la marina. En vain. Aucune trace des disparues. On envisage de vider le bassin de la station d'épuration puis on abandonne le projet.
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