vendredi 15 juillet 2016

Case prison pour les trois experts du collet marseillais

C'est une véritable équipe de spécialistes du collet marseillais - une arnaque éprouvée devant les distributeurs bancaires - qui a été condamnée de 2 à 3 ans de détention ferme. Ce trio avait sévi 24 fois en Tarn-et-Garonne du 31 janvier au 1er février dernier.
En seulement vingt-quatre à Caussade, Saint-Antonin, Montauban et à Toulouse, Cédric Gisbert, Nacer Lakrouf et David Chevalier, trois multirécidivistes de l'arnaque dite au «collet Marseillais» ont ainsi escroqué de nombreuses personnes âgées. Le mode opératoire est bien connu des enquêteurs de la brigade des recherches (BR) de Montauban qui les avaient interpellés (notre édition 21 novembre 2015). Installée près d'un distributeur automatique de billets (DAB), l'équipe surveille les clients qui viennent retirer du cash. Lorsque les escrocs voient ainsi une personne âgée en l'occurrence à Caussade, un homme de 80 ans, ou à Saint-Antonin, une dame de 85 ans, l'un des délinquants s'approchent d'elle en lui déclarant qu'elle a oublié un billet dans le distributeur. «C'est là que vous lui faites remettre sa carte et qu'elle recompose son code secret à quatre chiffres que vous notez», indiquait le président du tribunal correctionnel Michel Redon face aux deux des trois accusés, le dernier D. Chevalier étant en cavale. «À cet instant votre collet est disposé dans le DAB maintien la carte, le client croit qu'elle a été avalée par la banque. Le lendemain lorsqu'il revient la chercher, vous avez déjà retiré le maximum possible sur sa carte puisque vous avez le code», poursuivait le magistrat qui mettait à rude épreuve les deux accusés. «Vous ne vous trompez pas en choisissant des villages ruraux et des personnes vulnérables», tempêtait le président Redon. «Malheureusement», lâchait laconiquement Cédric Gisbert qui déclarait être tombé dans cette délinquance à l'âge de 18 ans et ne pas être parvenu à s'en sortir en raison d'une addiction au jeu en ligne. «Je suis prêt à rembourser le préjudice moral des victimes», déclarait de son côté N. Lakrouf. «Vous dîtes cela parce qu'aucun ne se constitue partie civile», lui rétorquait le magistrat qui sentait la phrase préparée d'avance avec son avocat. «J'ai 32 ans et je veux faire autre chose de ma vie», assurait le prévenu qui était brillamment défendu par son avocat Marseillais Me Philippe Jacquemin. Ce dernier parvenait, en effet, à prouver certificat à l'appui que la saisie de 7 300 € en liquide faîte à son client provenant d'un remboursement d'un tribunal de Marseille. «Il est en faillite avec trois enfants et une dépendance au jeu», plaidait de son côté Me Amélie Gaux qui trouvait la réquisition à 2 ans ferme contre son client trop dure. Pas de quoi émouvoir le tribunal qui livrait un verdict plus lourd que les réquisitions pour N. Lakrouf condamné à 3 ans et 6 000 € d'amende, C. Gisbert à 2 ans avec maintien en détention et 1 an pour D. Chevalier avec un mandat d'arrêt.
http://www.ladepeche.fr/grand-sud/tarn-et-garonne/

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