mercredi 6 juillet 2016

Sociopathe un jour, arnaqueur flegmatique un autre jour

Quand il ne joue pas les escrocs, Florent Saoudi passe le reste de son temps à insulter et menacer la terre entière. Hier, le jeune homme âgé de 21 ans et absent à l'heure de son procès a écopé de 4 et 8 mois de prison. La première série de faits remonte à ce funeste 13 novembre 2015. Ce jour-là, Florent Saoudi dépeint par un expert psychiatre comme un être impulsif et sociopathe téléphone aux urgences de l'hôpital de Carcassonne, où l'une de ses connaissances a été admise quelques heures plus tôt. Au téléphone, l'homme se montre pressant, menaçant, lorsque le personnel soignant refuse de transférer l'appel. Le jeune homme promet alors de venir à l'hôpital avec une kalachnikov. Le soir même ce sera le massacre du Bataclan. La crainte devient alors plus prégnante à l'accueil des urgences. Le 26 décembre, Saoudi remet le couvert à la boulangerie de Caunes-Minervois qu'il promet d'incendier. Le 9 mai dernier alors que son frère est en garde à vue dans les locaux de la gendarmerie locale pour conduite sans permis et en état d'ivresse, il promet «la misère» à deux gendarmes. Si le prévenu est capable de «débordement émotionnel» aux dires de l'expert psychiatrique, il sait aussi garder son calme et son sang-froid lorsqu'il s'agit de monter une petite arnaque dont il a le secret. Le 18 janvier, il se rend à Trèbes dans un bureau de tabac pour y engager des paris sportifs. Bien qu'il ne gagne pas un kopeck, Florent Saoudi demande au buraliste de valider pour 600 € de paris.

Une arnaque bien rodée

Le paiement ? Pas de problème. Le jeune homme donne une carte bancaire, mais celle-ci est refusée. Qu'à cela ne tienne, il en sort une deuxième. Mais alors que le buraliste tente de procéder à la validation du paiement, Saoudi remplace discrètement les bordereaux de jeux en les remplaçant par d'autres. La deuxième carte, qui appartient à son frère, ne passant pas, Saoudi s'en va en laissant les jeux sur le comptoir. Pour le buraliste, il est déjà trop tard, il ne peut annuler les tickets de jeux, les originaux ayant été empochés par Saoudi. Le 24 février, à Carcassonne, le prévenu réitère sa petite entreprise avec le même succès sous l'œil d'une caméra de vidéosurveillance qui va enregistrer ses moindres faits et gestes. Comme son collègue de Trèbes, le buraliste en est de sa poche, car l a Française des jeux annule un pari sportif que sur présentation du ticket validé. Bien qu'il ait demandé la délivrance d'un mandat d'arrêt, le procureur de la République n'a pas été suivi par le tribunal.
 

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