jeudi 7 juillet 2016

Violences contre son ex-compagne : «Enceinte, elle ne s'alimentait plus»

Cheveux rasés, jean de marque, un jeune Boudounais de tout juste 20 ans comparaissait pour de lourdes violences et un harcèlement quotidien à l'encontre de son ex-compagne. Les faits, qui se sont tenus d'août 2015 au 27 mars dernier, à Boudou, ont tenu, mardi, une grosse partie de l'audience correctionnelle, le tribunal étant d'autant plus affecté que la plaignante, une femme de 20 ans, à l'époque enceinte, puis jeune mère, semblait aujourd'hui minimiser les mauvais traitements et les humiliations subis durant sept mois. «Des gifles, des coups dans les cuisses, et la présence constante de votre ex à votre domicile, ainsi qu'à la maternité le jour de l'accouchement de votre compagne», tonnait la présidente Vanessa Maury, qui brossait le calvaire de cette jeune mère vivant au foyer de Moissac. Des violences dont la famille, et plus particulièrement les sœurs de l'accusé, s'était émue dans leurs dépositions. «Il y a beaucoup de choses qui sont fausses», déclarait le prévenu, qui évoquait un contexte de violences verbales mutuelles et, du bout des lèvres, des «bousculades» pour évoquer les agressions physiques. À la barre, la victime, accompagnée d'un proche, donnait l'apparence d'une adolescente. «C'est un peu exagéré», lâchait-elle, au grand dam de la présidente Maury et de son assesseur, la juge Anne-Marie Ribeyron, qui voyait un cas typique d'une femme battue minimisant, a posteriori, ces maltraitances conjugales. «Il a passé son temps à la rabaisser, à lui dire qu'elle ne valait rien, plaidait l'avocate de la partie civile. Elle en était arrivée à ne plus s'alimenter, enceinte... Le médecin a d'ailleurs diagnostiqué de cette relation un syndrome de stress post-traumatique (SPT)». De son côté, l'avocate de la défense insistait sur les déclarations de la «famille de l'accusé qui a exagéré à outrance les faits». Suivant point par point les réquisitions du ministère public, le tribunal condamnait le Boudounais à huit mois, dont six avec sursis et mise à l'épreuve
http://www.ladepeche.fr/communes/moissac,82112.html

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