Le prévenu qui veut poser des questions, des documents que tous les
avocats n’ont pas reçus, les problèmes de traduction en hongrois… L’audience pour diffamation intentée par Bertrand Cantat et les parents de Krisztina Rady à son ex-petit ami François Saubadu fut parfois laborieuse, ce vendredi.
Le président du tribunal, afin de juger du caractère diffamatoire de propos tenus par François Saubadu dans VSD en 2013, a dû se replonger dans la polémique qui a entouré
le suicide de Krisztina Rady.
Dans l’hebdomadaire, François Saubadu accusait Bertrand Cantat de
« terreur prsychologique » à l’encontre de Krisztina Rady. Il insinuait
également que les parents de la jeune femme « restaient les bras
croisés ».
>> A lire aussi : Le tribunal estimera-t-il que Bertrand Cantat a été diffamé ?
Si
les débats qui se tenaient au tribunal correctionnel de Paris ont
parfois manqué de clarté - puisque tous les protagonistes ne
s’exprimaient pas dans la même langue, 20 Minutes en a gardé la substantifique moelle à travers les citations phare de l’audience.
« Je ne fais que rapporter les propos de Krisztina. » François Saubadu a expliqué en ces termes les paroles publiées dans VSD
sous la forme d’interview, en 2013 et à travers lesquelles il accuse
Bertrand Cantat de « terreur psychologique » sur Krisztina Rady. Cet
agent d’artiste qui ne travaille plus aujourd’hui a également indiqué
qu'« il y a des choses dont il peut personnellement attester : sur le
fait que Bertrand Cantat était violent et qu’il fallait qu’elle s’en
aille ». François Saubadu a ainsi reconnu que les propos publiés par VSD étaient restés fidèles à ce qu’il avait rapporté à la journaliste du magazine.
« Ils m’envoient le CD avec le message vocal pour que je reste les bras croisés ? C’est impossible ! »
François Saubadu a indiqué au tribunal qu’il avait reçu un CD en 2012,
contenant le message vocal en hongrois que Krisztina Rady a laissé sur
le répondeur de ses parents six mois avant de se donner la mort, avec sa
traduction. Les parents de la jeune femme lui ont fait parvenir.
D’après lui, ce CD était accompagné d’une lettre expliquant que le
couple souhaitant garder de bons rapports avec Bertrand Cantat afin de
continuer à voir leurs petits-enfants, ils lui confiaient ce CD pour
qu’il essaie de relancer l’enquête sur les circonstances de la mort de
Krisztina Rady. Une version que les parents de la victime réfutent
totalement. D’après eux, ils ont confié cet enregistrement à François
Saubadu après qu’il leur a envoyé une « gentille lettre », pour « le
réconforter ».
« Trois jours après avoir laissé ce message, Krisztina a dit que ce n’était plus d’actualité. » Le fameux enregistrement, qu’on trouve traduit en français dans son intégralité dans le livre
L’Amour à mort, Bertrand Cantat-Marie Trintignant (Ed. de l’Archipel),
contient des passages parfois troublants sur le climat dans lequel la
jeune femme vit alors. Krisztina Rady y indique qu’elle a « déjà échappé
plusieurs fois au pire », faisant état de « preuves ». Selons ses
parents, elle leur aurait affirmé quelques jours seulement après leur
avoir laissé ce message désespéré, qu’elle ne se trouvait plus dans
cette situation, les invitant à ne pas tenir compte de son
enregistrement.
« Moi j’aime beaucoup Bertrand, c’est quelqu’un de très sensible. »
C’est ainsi qu’a parlé du chanteur sa belle-mère, la mère de Krisztina
Rady. Csilla Rady a également ajouté que « les années ont prouvé que
Bertrand est un bon père, qui s’occupe bien de ses enfants ». Après la
plaidoirie de l’avocat du chanteur de Detroit, la mère de Krisztina Rady
a applaudi. Son avocat, Me Leh, a indiqué travailler main dans la main
avec les conseils de l’artiste bordelais. « Dire que Bertrand Cantat est
un assassin, c’est du délire », a-t-il lancé au tribunal
« Elle était déchirée entre ces deux hommes. Dans un moment de folie, elle s’est pendue. » Pour
Me Leh, l’avocat des parents de Krisztina Rady, Bertrand Cantat n’a
aucune responsabilité dans le suicide de la jeune femme. Les propos de
François Saubadu sont pour lui et les parents un tissu de mensonges.
« Ils n’en peuvent plus de ces insinuations, ils veulent la paix », a
indiqué cet avocat franco-hongrois. La mère de Krisztina Rady a pour sa
part expliqué au tribunal que François Saubadu « n’accepte pas que
Krisztina ait choisi son mari et pas lui, c’est pour cela qu’il fait
scandale sur scandale ».
« On ne quitte pas Bertrand Cantat, ni Marie Trintignant, ni Krisztina Rady. » Une phrase choc lancée par l’avocat de François Saubadu lors de sa plaidoirie. Le conseil n’a cessé de faire des allusions
à l'homicide de Marie Trintignant,
ex-compagne du chanteur, pour lequel il a été condamné en Lituanie à
huit ans de prison en 2004. « Il est débordant d’énergie à la scène et à
la ville, ce qui est un peu plus gênant », « Bertrand Cantat a le
sommeil lourd. Il s’endort quand Marie Trintignant est au lit, il dort
quand Krisztina Rady se pend », a par exemple asséné le conseil.
Le ministère public n’a pas retenu le caractère diffamatoire des
propos de François Saubadu envers les parents de Krisztina Rady,
contrairement à ceux tenus contre Bertrand Cantat. Les décisions
concernant les deux plaintes seront rendues le 14 octobre 2016
http://www.20minutes.fr/culture/bertrand_cantat/
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