mardi 5 juillet 2016

Un Axonais jugé pour avoir tué son bébé

Il l’appelait «  la puce  ». Le mot doux d’un parent aimant qui tranche avec la dureté des termes médicaux égrenés par le président de la cour d’assises du Nord, Thierry Vouaux. Hémorragies rétiniennes, hématome sous-dural, œdème cérébral majeur, arrachement des articulations, fractures et enroulement des membres.
Pendant plus de deux heures, vendredi, le père d’Alicia, qui a grandi à Hirson, est revenu sur cinq semaines de sévices d’un ton monocorde. Et même s’il s’excuse, aucun tressautement de voix ne vient trahir une quelconque émotion. Une posture diamétralement opposée à celle de la mère, obligée de quitter la salle d’audience, en pleurs et soutenue par son avocate. Son ex-compagne a répété qu’elle n’était au courant de rien.
Lors de l’autopsie, les médecins vont comptabiliser une dizaine de fractures sur les bras et les jambes du bébé. «  Ça arrivait principalement vers 4 heures du matin, quand je me levais pour la changer. J’étais dépassé par les événements. Avec ses pleurs, il fallait trouver une solution. J’avais remarqué qu’Alicia s’arrêtait de pleurer quand je lui tordais les membres.  » Il enchaîne les exemples : «  Je prenais sa jambe droite, je la tournais vers l’extérieur et je tirais d’un coup sec.  »
Et tant pis si l’enfant pleure à chaque fois qu’on la déshabille. Ou s’il entend un craquement bizarre. «  Comme le médecin nous a dit que tout allait bien, je me suis dit que je ne lui faisais pas vraiment mal. Jamais je n’ai pensé que je lui occasionnais des fractures en faisant ça.  » Il parle d’une accumulation de petites choses, de ses problèmes de couple, d’une fatigue accumulée, du chômage qui le hantait, de sa première fille qu’il ne peut plus voir.
http://www.lunion.fr/node/760493

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