lundi 19 septembre 2016

Aisne : une peine de dix-huit ans de prison pour meurtre confirmée en appel

Les jurés de l’Oise ont à nouveau condamné Julien Ramelet à dix-huit ans de prison pour le meurtre de Bernadette Mazur, 47 ans, commis le 14 juin 2013.
T out ce que j’ai à dire, c’est que ce n’est pas moi qui ai tué Bernadette. » Jusqu’au bout, Julien Ramelet a été fidèle à une ligne de défense inaugurée dès la mort de Bernadette Mazur. Cette femme de 47 ans est décédée le 14 juin 2013 à Bruyères-et-Montébrault, près de Laon. L’homme de 29 ans était jugé en appel à la cour d’assises de l’Oise pour homicide volontaire et l’incendie volontaire de la maison de la victime.
Alors, pas le choix, son conseil, M e  Cyrille Bouchaillou, a plaidé l’acquittement, au bénéfice du doute, au nom d’un «  bug dans l’enquête ». Dans ce dossier, tout repose sur l’accusation d’un repris de justice. Ce Tony affirme que le soir du crime, Julien, dans les volutes d’alcool et de cannabis, lui a confié qu’il avait « planté une vieille » et qu’il « allait mettre le feu à la maison ».

« Casser, voler, insulter,
se droguer, boire »

Quand l’aurait-il dit ? «  À 20 h 30 », a d’abord affirmé Tony. « Oui, il est entré chez mes voisins entre 20 h 20 et 20 h 30 », a attesté la voisine de Tony, d’autant plus affirmative que – heureuse femme – son mari, cheminot, rentre toujours à la maison à la même heure et que ses enfants dînent à heure fixe.
« Gros problème », d’après l’avocat : «  La serveuse du café du village est formelle. Entre 20 h 30 et 20 h 40, elle a vu Bernadette assise devant sa maison. » Ramelet aurait-il avoué un meurtre avant de le commettre ? Non, si l’on en croit une deuxième déposition de Tony, qui opportunément s’est souvenu qu’il était «  plutôt 21 h 30 » quand son copain lui a rendu visite. Ces arguments, l’avocat général Douglas Berthe les a balayés d’un revers de la main. Pour lui, non seulement Ramelet s’est épanché auprès de Tony mais aussi de ses propres parents. La preuve ? « Dès le 15 juin, une sœur de Julien fait état d’un coup de couteau donné par son frère. Or l’information n’est alors connue de personne. Les journaux ne font état que d’une mort dans un incendie accidentel. » Auparavant, Maître Berthe a ainsi résumé la vie de Ramelet : «  Casser, voler, insulter, se droguer, boire. » Il se base sur le casier judiciaire, les rapports des services sociaux ainsi que les témoignages des sœurs, frères et conjointes de l’accusé.
Partie civile, M e  Pierre Gioanni ne pense guère mieux du jeune homme. Lui porte la parole d’une petite femme pieuse et gentille mais broyée par l’alcool. Elle ne méritait pas que ses os fussent brisés et qu’un couteau lui transperçât le bas du ventre, avant que son corps ne finisse carbonisé, « comme pour nier son existence ».
Julien Ramelet a été condamné à 18 ans de réclusion criminelle, la même peine que celle prononcée à Laon en octobre 2015.
http://www.lunion.fr/node/805140

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