lundi 19 septembre 2016

Violences à Moirans: Douze émeutiers présumés à la barre ce lundi, à Grenoble

Ils sont soupçonnés d’avoir participé aux émeutes de Moirans, l’an dernier. Douze prévenus vont comparaître, lundi, devant le tribunal correctionnel de Grenoble. Ces violences n’avaient provoqué ni mort ni blessé mais elles avaient suscité une virulente polémique.

Une trentaine de voitures brûlées

Le 20 octobre 2015, de 50 à 100 personnes érigeaient une barricade à Moirans, dans l’Isère, sur la RD 1085, près d’un camp de gens du voyage. Alimentée de poubelles, palettes et véhicules volés, la barricade était incendiée par les émeutiers qui bloquaient également la ligne SNCF Lyon-Grenoble, située non loin de là.
Les locaux de la gare de Moirans étaient saccagés, et un restaurant et divers commerces dégradés. Au total, on a dénombré une trentaine de voitures brûlées et plus de 120 trains bloqués pendant une douzaine d’heures, pour un préjudice évalué à plusieurs centaines de milliers d’euros.
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La raison de cette éruption de colère : le refus d’un juge d’autoriser la sortie de prison du jeune Mike Vinterstein, 24 ans, appartenant à la communauté des gens du voyage, pour assister aux obsèques de son frère de 17 ans, mort quelques jours plus tôt à bord d’une voiture volée au cours d’un cambriolage.

Polémique politique

Les forces de l’ordre mettront de longues heures à éteindre l’incendie, malgré le renfort de plus de 200 gendarmes et policiers.
Et si les émeutes n’ont fait ni mort ni blessé, elles ont été l’étincelle d’une vive polémique politique à quelques mois des élections régionales, l’opposition accusant le gouvernement de « laxisme » et de contribuer au « délitement » de l’autorité de l’État.
Deux mois plus tôt, des gens du voyage avaient en effet déjà organisé un blocage spectaculaire de l’autoroute A1 à Roye, dans la Somme, pour des raisons similaires.

Trois mois d’enquête

A Moirans, il aura fallu trois mois aux enquêteurs pour identifier une vingtaine de suspects à partir de photos, vidéos, témoignages, empreintes digitales et ADN…
Après une vaste opération de la gendarmerie, dix-sept personnes ont été mises en examen en janvier, dont deux ont finalement bénéficié d’un non-lieu, tandis que trois mineurs doivent être jugés par le tribunal des enfants.

Agés de 18 à 58 ans

Douze prévenus, neuf hommes et trois femmes âgés de 18 à 58 ans, doivent donc comparaître à partir de lundi devant le tribunal correctionnel, dont Adèle Vinterstein, 45 ans, mère du garçon décédé et du détenu.
Rares sont d’ailleurs ceux qui reconnaissent leur participation aux faits, la plupart avouant juste s’être rendus sur place en tant que « spectateurs ».
Le procès doit durer 15 jours. Les prévenus, qui comparaissent libres, encourent une peine de 10 ans de prison.
http://www.20minutes.fr/dossier/proces

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