vendredi 23 septembre 2016

Besançon : jugés pour avoir recelé et vendu des montres Tag Heuer volées au fabricant

Seuls six prévenus, sur les neuf cités à comparaître ce jeudi au tribunal correctionnel de Besançon, se sont déplacés pour faire face au président, Rodolphe Uguen-Laithier. Tous sont soupçonnés de recel ou de complicité de recel, ainsi que de la revente de têtes de montre de la marque de luxe suisse Tag Heuer. Le principal fautif, un Doubien de 40 ans, est malheureusement absent pour s’expliquer. C’est lui, a priori, qui serait à l’origine du petit trafic auquel se seraient livrés les huit autres individus.
En effet, ce dernier aurait profité d’un emploi temporaire chez l’horloger de La Chaux-de-Fonds (canton de Neuchâtel) pour y dérober, entre le 1er décembre 2011 et le 30 avril 2012, une soixantaine de cadrans des modèles Carrera et Monaco, sans les bracelets. A raison d’une ou deux maximum par semaine, et sept le dernier jour. La direction ne s’est rendu compte des faits que quelques semaines plus tard. Il manquait en tout 468 montres.
La justice suisse a aussitôt été saisie. « Malgré tout, les autorités helvètes, coincées par leur propre complexité judiciaire, ont averti la France sur l’origine doubienne probable d’au moins un suspect », révèle le juge Uguen-Laithier. « Des commissions rogatoires internationales et des investigations complémentaires sur notre territoire, notamment auprès des bijoutiers, ont permis de remonter la filière et de la concentrer sur Pontarlier et Besançon. »
Le nœud des transactions semble se situer sur un restaurant rapide de Pontarlier et sur un essaim d’acheteurs douteux et de revendeurs. Le fait que la plupart d’entre eux essaient d’acquérir des bracelets de marque en montrant leurs têtes de montre à des professionnels finit par resserrer l’étau sur huit personnes au passif judiciaire conséquent.

Faute d’éléments à charge, des peines beaucoup moins lourdes que le préjudice

« A aucun moment vous ne vous êtes doutés qu’il s’agissait de montres volées ? », demande le président aux prévenus. Tout le monde semble gêné et se retranche derrière les fausses accusations de l’ancien salarié de Tag Heuer qui a, depuis le départ, reconnu les faits pour 60 montres et tente actuellement de trouver un arrangement avec son ex-patron pour le rembourser, selon Emine Erdem-Devaux, son avocate. « Il a récemment retrouvé un emploi en CDI », insiste cette dernière. « C’est pour cela qu’il n’est pas présent aujourd’hui. Il sait ce qu’il a fait et veut réparer. Je demande la clémence du tribunal. »
Le préjudice total s’élève à près de 300 000 € pour l’horloger de luxe, sachant que chaque tête de montre vaut entre 4 000 et 6 000 € pièce. Les éléments à charge ne sont cependant pas suffisants pour que le tribunal puisse alourdir les peines prévues en cas de revente et de recel d’objets volés.
Après avoir délibéré, le tribunal condamne l’ex-salarié de Tag Heuer à six mois avec sursis et 2 500 € d’amende. Quatre autres devront régler des jours-amendes, à hauteur de leurs bénéfices reconnus sur la revente. Un, absent, sans avocat, présenté comme le principal revendeur sur Paris, se prend trois mois de prison. Enfin, les trois derniers sont relaxés.
Personne ne sait, pour le moment, si Tag Heuer, absent des débats, fera appel ou non.

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