mardi 27 septembre 2016

Guerre de la drogue à Marseille : deux frères devant les assises

François et Nicolas Bengler, comparaissent ce jeudi aux assises, six ans après un règlement de comptes qui avait marqué par le jeune âge de ses victimes
Pendant 12 jours, les deux frères François et Nicolas Bengler, soupçonnés d'être les chefs de l'une des plus violentes bandes de trafiquants marseillais, les "Gitans", seront jugés devant les assises des Bouches-du-Rhône à Aix-en-Provence. Ils y répondront de l'assassinat d'un adolescent de 16 ans et des graves blessures d'un garçon de 11 ans, des faits qui remontent à six ans.
Le soir du 19 novembre 2010, des tueurs déboulent à bord de deux voitures de sport dans la cité Clos la Rose, dans les quartiers nord de Marseille. Ils arrosent, à l'arme de guerre, le lieu où des jeunes font le guet pour les dealers du coin. Jean-Michel Gomez, 16 ans, est tué.
Avant de s'échapper, les assaillants font à nouveau feu, blessant gravement un enfant de 11 ans, Lenny. Il n'avait aucun lien avec le trafic. Le témoignage de ce dernier, "psychologiquement assez fort, mais bouleversé", selon son avocat Frédéric Coffano, est un élément clé du dossier.

Un conflit commercial armé qui dégénère

Pour les policiers marseillais, il s'agit d'une étape d'une guerre entre les "Gitans" et leurs rivaux des "Blacks", pour le contrôle des points de vente de drogue de la cité phocéenne.
Ce conflit commercial armé, qui a dégénéré ces dernières années en vendetta meurtrière, est à l'origine de 16 des 26 morts par balle dénombrées dans le milieu marseillais rien que depuis novembre 2015, selon une source policière.
Du côté de la défense, les avocats soulignent l'absence de traces ADN et d'empreintes démontrant la culpabilité des Bengler, et dénoncent le recours à des témoignages anonymes pour "charger" les frères, qui se disent victimes de leur sinistre réputation. 

 Prison, procès, cavale

Les frères Bengler étaient tombés trois semaines après le règlement de comptes, pour une affaire distincte, qui sera également jugée lors du procès aixois. Ils avaient été arrêtés en plein kidnapping, dans une villa isolée où ils gardaient leur victime, cagoulée, bâillonnée et ligotée.
"Ma vie est faite de séjours en prison, de procès et de cavale", résumait François Bengler en garde à vue. Comme son cadet Nicolas, il est sorti de l'école sans diplôme et a pris dès l'adolescence le chemin de la délinquance, puis du banditisme.
Quant à la cité du Clos la Rose, sur laquelle le drame avait braqué les projecteurs en 2010, elle a vu depuis la police et l'État y concentrer leurs forces.
Aujourd'hui, "les habitants ne subissent plus au quotidien la pression du trafic de stupéfiants, dont la réimplantation, si elle connait des tentatives fréquentes, ne peut s'installer durablement", se félicite le préfet de police des Bouches-du-Rhône Laurent Nuñez.

http://www.sudouest.fr/2016/09/27/guerre-de-la-drogue-a-marseille-deux-freres-devant-les-assises-2515254-4697.php

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