samedi 10 septembre 2016

Nancy : le Dom Juan se faisait passer pour un gendarme réserviste

« Une prévention classique, avec des violences conjugales, mais un dossier particulier. Vous faites quand même preuve d’une certaine perversité… ». Face au président Haouy, Boris, Nancéien de 46 ans, cheveux gris courts tirés en arrière, moustache et barbichette.
Valérie, son ex-compagne, - enfin l’une de ses ex-compagnes, on va y venir… -, assure qu’il l’a violentée en octobre 2015. L’homme l’aurait plaquée au mur, aurait tenté de l’étrangler. La victime décrit une situation de harcèlement permanent, comportement confirmé par d’autres conquêtes. « Car, oui, vous apparaissez comme un véritable Dom Juan… », reprend le président.
Valérie n’était pas seule. Elle a en effet découvert que son compagnon menait une double, voire une triple vie, avec moult liaisons extraconjugales. Elle a même appris qu’il venait récemment de se marier !
Les enquêteurs ont recueilli le témoignage de trois autres femmes, apparemment fréquentées en même temps. Il a fait un enfant à l’une d’entre elles. Les maîtresses évoquent unanimement son côté manipulateur et un comportement violent.
L’une assure que le jour où elle enterrait son frère, Boris lui a confié qu’il était médium, qu’elle allait ainsi pouvoir communiquer avec le défunt. Une autre rapporte qu’un jour, il a débarqué chez elle en tenue de gendarme, avec un calot et un bâton télescopique. « Il m’a dit qu’il allait faire une perquisition le lendemain… ». Le bobard est d’ailleurs récurrent : Boris se prétendait gendarme réserviste, ce qui lui permettait de « partir en mission » à tout instant. Pratique quand on a plusieurs fers au feu…
Une amie de Valérie assure aussi qu’il l’a draguée. « Encore une ? », comptabilise le président qui se demande, tout sourire, s’il ne conviendrait « pas de prendre des mesures de protection de la population… ».
A la barre, Boris nie les violences d’octobre 2015 sur Valérie. « On s’est séparés il y a plus de 5 ans. Je passais chez elle car j’avais mon activité là, dans le garage qui me servait d’atelier, mais on ne faisait que se croiser ».
« - Toutes ces femmes évoquent des violences », poursuit le président.
« - Oui mais elles se connaissent. Elles forment un club, ont décidé de me détruire… ».

« Il étreint mal mais étrangle bien »

« L’excès de séduction n’est pas punissable. Sinon la moitié du barreau serait poursuivie… », lance Me Bouthier qui poursuit : « Qui trop embrasse mal étreint. Mais s’il étreint mal, Monsieur étrangle bien. Et ce, pour faire avouer des relations adultères à ses compagnes. Comme cela doit être diablement compliqué de gérer quatre relations en même temps, il a, pour cloisonner et justifier qu’il découchait, inventé ce rôle de gendarme ».
Le procureur requiert 10 mois avec sursis et mise à l’épreuve (SME). Me Behr, qui défend le tombeur de ces dames, souligne qu’un médecin, 6 jours après les prétendus faits, n’a pas constaté de traces d’étranglement. « La partie civile a raconté une fable. Ils sont séparés depuis 5 ans. On a l’impression que son explication sort du chapeau mais on n’a pas enquêté de son côté. On a juste entendu le ‘’ club des délaissées’’. L’épouse de mon client, qui le connaît depuis 2012, peut en attester : il n’a jamais découché en 5 ans ».
Jugement : 6 mois avec SME pendant 2 ans, avec interdiction d’entrer en contact avec la victime et obligation de l’indemniser à hauteur de 1.000 €.
http://www.estrepublicain.fr/actualite/2016/09/10/nancy-le-dom-juan-se-faisait-passer-pour-un-gendarme-reserviste

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