Il avait parfaitement conscience d'avoir causé un accident, mais il a choisi de fuir. « C'était la pire décision de ma vie. » Tony Boistard, 31 ans, était jugé pour homicide involontaire, vendredi, par le tribunal correctionnel de Bordeaux après avoir renversé un piéton sur un passage dit protégé, dans la nuit du 20 au 21 mai 2015, rue Boudet à Bordeaux. Sacha Chlasta allait avoir 21 ans. Il n'a pas survécu aux blessures occasionnées par le choc.
À la barre, le prévenu rougit, n'ignore pas les regards de la famille du défunt qui pèsent sur lui, répond par bribes, ne finit pas ses phrases, ne se souvient pas bien. Il dit n'avoir pas su, malgré les panneaux, qu'il « entrait dans un sens interdit », n'avoir pas vu le piéton « sorti d'entre deux voitures ». « Je me suis arrêté un peu plus loin et je suis revenu voir à pied. Il y avait des gens autour de lui. Je tremblais, je n'ai pas eu le cran, je suis parti. C'était extrêmement égoïste, mais j'ai paniqué. »
« Je n'ai pas de haine, ni de ressentiment, mais je ne peux lui accorder mon pardon », témoigne le père de la victime. « Perdre un enfant, c'est perdre un amour. » « Et puis, il y a toute cette machination pour tenter d'échapper à ses responsabilités », déplore son avocate Me Virginie Poujade. « La veille, elle reçoit un texto disant ‘‘je t'aime'', et le lendemain, elle doit se préparer au don d'organes, c'est d'une extrême violence », explique Me Géraldine Dauphin, qui conseille la mère de Sacha Chlasta.
« Les circonstances d'un homicide involontaire ne sont jamais simples », sait d'expérience le procureur adjoint, Olivier Étienne. « Mais là, c'est la roulette russe. Le sens interdit, le délit de fuite, le mensonge réfléchi. On est loin de la simple faute d'inattention. » Il requiert trois ans de prison dont 10 à 12 mois ferme.
« Il y a toujours un moment dans la panique où les barrières morales cèdent », fait valoir Me Jacques Chambaud. Pour l'avocat de la défense, il y a dans cet accident plusieurs séries causales. « La faute à pas de chance, le fait que la victime ait eu son attention détournée par l'envoi d'un texto et par le port d'écouteurs, la présence d'un fourgon garé qui faisait écran. »
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné Tony Boistard à trois ans de prison dont deux avec sursis et a annulé son permis avec interdiction de le repasser avant un an.
http://www.sudouest.fr/2016/11/07/c-etait-la-pire-decision-de-ma-vie-2559650-2780.php
Panique ou lucidité ?
La suite des événements « relève plutôt de la lucidité », selon le président Alain Reynal. Le jeune homme a en effet fini de dégrader son véhicule à grands coups de pied, est rentré chez lui, s'est garé, s'est couché sans parler de rien à sa compagne et est allé déposer plainte le lendemain pour dégradation. Mais l'enquête des policiers de la brigade des accidents et délits routiers a vite fait le rapprochement.« Je n'ai pas de haine, ni de ressentiment, mais je ne peux lui accorder mon pardon », témoigne le père de la victime. « Perdre un enfant, c'est perdre un amour. » « Et puis, il y a toute cette machination pour tenter d'échapper à ses responsabilités », déplore son avocate Me Virginie Poujade. « La veille, elle reçoit un texto disant ‘‘je t'aime'', et le lendemain, elle doit se préparer au don d'organes, c'est d'une extrême violence », explique Me Géraldine Dauphin, qui conseille la mère de Sacha Chlasta.
« Les circonstances d'un homicide involontaire ne sont jamais simples », sait d'expérience le procureur adjoint, Olivier Étienne. « Mais là, c'est la roulette russe. Le sens interdit, le délit de fuite, le mensonge réfléchi. On est loin de la simple faute d'inattention. » Il requiert trois ans de prison dont 10 à 12 mois ferme.
« Il y a toujours un moment dans la panique où les barrières morales cèdent », fait valoir Me Jacques Chambaud. Pour l'avocat de la défense, il y a dans cet accident plusieurs séries causales. « La faute à pas de chance, le fait que la victime ait eu son attention détournée par l'envoi d'un texto et par le port d'écouteurs, la présence d'un fourgon garé qui faisait écran. »
Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné Tony Boistard à trois ans de prison dont deux avec sursis et a annulé son permis avec interdiction de le repasser avant un an.
http://www.sudouest.fr/2016/11/07/c-etait-la-pire-decision-de-ma-vie-2559650-2780.php
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