jeudi 24 novembre 2016

Joggeuse de Bouloc : le suspect réclame sa liberté

Plus de 5 ans après la mort de Patricia Bouchon, le 14 février 2011 à Bouloc, un homme reste en prison. Laurent Dejean vient de mandater un nouvel avocat et réclame sa remise en liberté
Dans ce dossier, il n'y a absolument aucun élément sérieux à l'encontre de M. Dejean», annonce Me Guy Debuisson. L'avocat toulousain vient de rentrer dans le dossier de la joggeuse de Bouloc. Cette femme a disparu le 14 février 2011 à Bouloc alors qu'elle effectuait son jogging vers 4 h 30. Son corps, le crâne fracassé, a été retrouvé 43 jours plus tard, caché sous un pont à Villematier, à moins de 15 km de l'impasse où elle a été agressée.
Pendant quatre ans, les gendarmes ont multiplié les hypothèses (plus de 50 !), réalisés des vérifications par centaines. Finalement, ils ont interpellé en février 2015 Laurent Dejean, un plaquiste de Bouloc, psychologiquement instable, capable de violence et dont le profil correspondait avec celui de l'agresseur. À la clef, un faisceau d'indices importants à défaut de preuve définitive.
Le suspect, arrêté le 9 février 2015, s'est «installé» en prison. Depuis, malgré une reconstitution, malgré les expertises, malgré plusieurs confrontations dans les bureaux des juges d'instruction toulousains, la doyenne Myriam Viargues et Fabrice Rives, le suspect numéro 1 ne tremble pas. Quitte parfois à nier ce qui parait une évidence, comme la propriété d'une Renault Clio. Une trentaine de témoins affirment que Laurent Dejean conduisait une Clio en 2011. Est-ce celle qui a été vue par un témoin quelques minutes avant la disparition de Patricia Bouchon ? Laurent Dejean se trouvait-il au volant ? Un témoin le croit. Le principal intéressé s'en étonne et répète qu'à cette époque, il circulait à bord d'une Fiat Punto.
L'instruction du dossier, qui compte désormais 40 000 pages (!) touche à sa fin (lire l'encadré). Du côté de la défense, et du suspect numéro 1, on a visiblement décidé d'accélérer. «M. Dejean m'a sollicité pour compléter sa défense avec Mes Hatoum et Darribère. Dans un dossier criminel, on ne peut s'appuyer uniquement sur des suspicions, dénonce Me Guy Debuisson. Il existe dans ce dossier bien moins d'éléments contre M. Dejean qu'il n'en existait dans un dossier où un professeur de droit était accusé et où j'étais partie civile. Pourtant, par deux fois, ce professeur a été acquitté. J'ai donc l'espoir très fort d'obtenir rapidement une remise en liberté car, je le répète, le dossier du crime de Bouloc est vide de preuve.»

http://www.ladepeche.fr/communes/bouloc,31079.html

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