>> Procès : «Improbable » que Fiona ait avalé de la drogue
Au premier regard. Le jour de leur rencontre donc, Cécile Bourgeon invite Berkane Makhlouf à venir vivre chez elle. « C’était ma béquille », a-t-elle avoué à Hélène Dubost, la psychologue qui l’a expertisée après la disparition de sa fille. « Grande immaturité », « immenses carences affectives », les deux accusés ont pas mal de points communs.
Elle veut un enfant comme on veut « une glace ou un sac »
Mais des différences aussi. Cécile Bourgeon a, elle, beaucoup de mal à montrer des signes d’affection. Prenez Fiona par exemple. Elle a voulu l’avoir « le jour où elle a vu [dans l’immeuble] la petite fille blonde aux yeux bleus de sa voisine ». Un peu « comme on veut une glace ou un sac » en passant dans la rue, enfonce la psychologue.>> Procès : Cécile Bourgeon, la mère aux deux visages
Berkane Makhlouf, lui, est plus expressif. Aussi, quand il se présente devant Hélène Dubost, « il crie, il crache, il se mouche dans ses mains, il renverse la chaise ». Toxicomane au dernier degré, incapable de canaliser ses angoisses et frustrations, il s’adoucit pourtant quand elle l’interroge sur Fiona. Contrairement à sa mère, il s’épanche : « On allait au parc en ensemble. On jouait à la console. Elle était intelligente, espiègle… »
Cécile, le « maître » de Berkane en matière de dissimulation ?
Entre eux, ça a donc « matché grave » comme le rappelle l’experte dans un langage inattendu. Mais avec deux « personnalités aussi destructrices, cela ne pouvait pas tenir longtemps ». Car ce n’est pas vraiment un couple. « C’est un trio uni par la drogue », complète, à la barre, le psychiatre Patrick Blachère. « Ils ont besoin de la famille et des enfants pour se procurer de la drogue et continuer à consommer ensemble. »C’est d’ailleurs, selon eux, la première chose à laquelle ils pensent quand survient la mort de la fillette. Ce jour-là, Berkane Makhlouf se dit « paniqué ». Cécile Bourgeon est, elle, décrite comme « froide » face à l’événement. Est-ce elle qui a l’idée du mensonge et de l’enterrement ? Impossible à dire. Mais Hélène Dubost se demande tout de même si Berkane Makhlouf n’a pas trouvé, ce jour-là, « son maître en matière de dissimulation ».
La possibilité d’une amnésie dissociative sans certitude
Car c’est Cécile Bourgeon qui conduit la petite famille pour inhumer sa fillette « aux abords d’une forêt ». Aujourd’hui, elle ne se souvient plus du lieu exact. Patrick Blachère a donc été missionné pour savoir si elle pouvait être victime d’amnésie. « On a accouché d’une souris », lâche-t-il dès le début de son audition.>> A Aydat, les habitants toujours traumatisés par l'affaire Fiona
La rue à droite, la route à gauche, la pelle qui a servi à l’enterrer. Et la prière en arabe qu’ils ont récitée. La mère de Fiona se souvient de détails très particuliers. « Mais il est possible qu’elle soit l’objet d’une amnésie dissociative [concernant le lieu] sans que l’on puisse l’affirmer avec certitude », conclut le psychiatre. Après sept jours d’audience, la cour d’assises de Riom est toujours aussi perplexe. Il lui reste trois jours de débats avant de rendre son verdict.
http://www.20minutes.fr/societe/1966799-20161123-affaire-fiona-bourgeon-makhlouf-couple-immature-uni-drogue-mensonge
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