mardi 13 décembre 2016

Assises des Pyrénées-Atlantiques : Catherine Rousse reconnaît avoir voulu tuer sa fille

Depuis ce lundi matin à Pau, Catherine Rousse, 37 ans, est jugée pour avoir tenté d’étrangler sa fille de 7 ans, en mai 2014, à Saint-Pée-sur-Nivelle, au Pays basque
Son visage déformé par les pleurs et la douleur, Catherine Rousse confie, ce lundi matin devant la cour d’assises des Pyrénées-Atlantiques, l’instant où elle se saisit d’un lacet, qu’elle serre autour du cou de sa fille de sept ans. L’enfant est en état de crise après l’annonce des projets de sa mère de refonder un foyer.
Catherine Rousse narre les hurlements de la fillette qui tape dans les vitres de la voiture, sur les sièges. "Je me suis garée sur le bas-côté de la route. J’ai essayé de la calmer. Je suis passée à l’arrière. J’ai essayé de la prendre sur moi pour la calmer et lui chanter une chanson, une berceuse que j’avais inventée quand elle était bébé et qu’elle aimait. Elle a continué à crier et à taper."

"J’ai serré"

Silence de l’accusée de 37 ans aux longs cheveux noirs et à la fine silhouette. Puis, celle qui encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour avoir tenté d’étrangler sa fille, reprend le fil de ce qui est selon elle inconcevable et qu’elle a nié pendant plusieurs mois. "J’ai pris le lacet. Je l’ai mis autour de son cou. J’ai voulu juste qu’elle arrête de crier. Je sais pas. J’ai pas réussi à maîtriser. Je sais pas ce qui m’a pris. J’ai serré. Quand elle a émis un gargouillis, j’ai tout lâché. Je savais plus où était mon téléphone pour appeler. J’ai couru sur la route pour arrêter des gens. Je savais plus quoi faire. Après tout le monde est arrivé, gendarmes et pompiers."
Les traits de Catherine Rousse sont lavés par les larmes. Le président Francis Bobille ordonne une suspension de séance. À la reprise des débats, le magistrat pousse l’accusée dans ses derniers retranchements et la ramène à la réalité.
Ses questions contrastent singulièrement avec le début de la matinée au cours de laquelle l’accusée a été invitée à narrer son passé d’enfant non désirée par ses parents, victime pendant treize ans d’attouchements de la part de son demi-frère et de mère dépassée par sa fille pour qui elle reconnaît un "manque de solidité".
-"Vous ne croyez pas qu’il faut appeler un chat un chat et qu’il est temps de revenir dans le camp des humains qui assument leurs actes ?", lance le président.
– "Oui mais c’est difficile", reconnaît Catherine Rousse.
– "Qu’est ce que vous avez souhaité faire ?"
– "Je voulais plus l’entendre."
– "Avez-vous voulu la tuer Madame ?"
– "Oui".
Les débats se poursuivent jusqu’à mercredi.

http://www.sudouest.fr/2016/12/12/assises-des-pyrenees-atlantiques-catherine-rousse-reconnait-avoir-voulu-tuer-sa-fille-3020438-4018.php

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