mardi 17 janvier 2017

Coup de poing mortel devant la boîte : l'accusé risque 15 ans

Un employé municipal de 31 ans est jugé devant la cour d'assises, depuis hier, après la mort d'un homme de 37 ans, qui a chuté mortellement devant une discothèque, après avoir reçu un coup.
Un geste mal maîtrisé lancé à la vitesse de l'éclair, une «poussette» appuyée, voire un coup de poing, selon l'auteur même du coup, et tout bascule. C'est le procès d'un coup irréfléchi, d'une violence presque «ordinaire» à la sortie d'une boîte de nuit qui est jugé devant la cour d'assises de Haute-Garonne depuis hier. Dans le box, un employé municipal de 31 ans, sans casier judiciaire, comparaît, libre, pour «violence ayant entraîné la mort sans intention de la donner» sur un client de discothèque de 37 ans, Christophe Fina.
Le 12 juillet 2014, vers 5 heures du matin, cet homme vient d'être éconduit de la discothèque le Planète Rock, quartier Croix Daurade, à Toulouse. Il est alcoolisé et venait d'importuner des jeunes filles. À l'extérieur de la boîte, une embrouille éclate avec un autre client que Christophe Fina repousse. Le copain de ce client malmené vole à son secours et assène «un direct du droit», selon ses propres termes, au visage de Christophe Fina. Selon des témoins, il l'aurait seulement repoussé avec les deux mains. Mais les conséquences sont dramatiques. La victime qui pèse 90 kilos, s'effondre en arrière de tout son long et sans aucune protection. L'arrière de son crâne se fracasse contre le trottoir. Christophe Fina meurt, dans les minutes qui suivent, d'un important traumatisme crânien avec de graves lésions cérébrales.

Les remords de l'accusé

«Quel que soit le résultat de l'audience, je ne peux que regretter mon geste et les conséquences dramatiques qui en découlent», reconnaît d'emblée, dans un sincère exercice de contrition, un accusé au profil totalement lisse face à ses six jurés (quatre femmes, deux hommes) découvrant avec effroi les conséquences tragiques que peut avoir un simple coup. Perturbé par le décès brutal de sa compagne un an auparavant et de la mort de ses parents, Christophe Fina décrit comme «gentil» et «avenant», fréquentait le Planète Rock et noyait ses angoisses dans quelques verres d'alcool. Ce soir-là, son alcoolémie approchait les 1, 50 grammes par litre de sang. L'auteur du coup, également alcoolisé, a fini par se rendre au commissariat le soir même. «Depuis cette soirée, je ne bois plus d'alcool. J'attends de passer ce cap avant de savoir où je vais aller», dit-il, la voix posée et claire, derrière ses deux avocats Mes Alexandre Martin et Jessica Guy. Aucune partie civile pour représenter la victime. Seule une cousine de Christophe, venue de Narbonne, s'avance à la barre, décrivant «quelqu'un de bien», «tombé dans la dépression depuis la mort de sa compagne». Pour le médecin légiste, le coup reçu par l'accusé «n'est pas en lien avec les lésions traumatiques constatées à l'arrière du crâne». La chute provoquée par le coup de poing a en revanche été fatale. Verdict cet après-midi. L'accusé encourt 15 ans de réclusion.
http://www.ladepeche.fr/communes/toulouse,31555.html

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