jeudi 26 janvier 2017

L'intention d'homicide rejetée, Hassan Bourkia écope de 8 ans

Après seulement deux heures de délibéré, les jurés de la cour d'assises de Tarn-et-Garonne ont condamné, hier, à huit ans de réclusion criminelle Hassan Bourkia. Accusé d'une tentative d'homicide à Cayriech, le charpentier caussadais de 37 ans a ainsi vu sa peine minorée de deux ans face aux réquisitions demandées par l'avocat général Véronique Benlafquih.
Un verdict qui satisfaisait d'autant plus l'avocat de la défense, Me Frédéric David que les jurés n'ont pas retenu l'intention homicide de son client. Une qualification pesant lourd sur le père de famille qui risquait une peine maximale de trente ans de réclusion criminelle. Une «volonté de donner la mort» qu'avait pourtant soutenu l'avocat général que l'avocat de la partie civile, Me Laurent Mascaras pendant sa plaidoirie.

Le profil de la victime a pesé lourd

Craignant, sans doute, que les jurés ne retiennent pas la tentative de meurtre mise à mal par le contexte de l'affaire, les faits du crime que le profil de délinquant de la victime, le président Alain Gaudino avait pris la précaution d'annoncer des questions subsidiaires au délibéré. Ainsi avant de clore les débats, le magistrat envisageait de requalifier la tentative d'homicide en des violences volontaires commises avec arme ayant entraîné une infirmité permanente. Dernière qualification qui a finalement été retenue par les jurés.
Il ne faisait pas de doute qu'après trois jours d'audience que le profil de la victime, condamnée à dix reprises notamment pour trafic de stupéfiant et des violences, et les menaces constantes qu'il faisait peser sur Hassan Bourkia, son éternel débiteur, ont pesée lourd sur le verdict. «Quand on a des ennuis avec son dealer, indiquait la vice-procureur V. Benlafquih, on ne va pas déposer plainte. On veut à tout prix éviter les investigations et l'on règle ses comptes». Personne, ni même Me Mascaras, ne croyait alors à la version exposée par son client : celle d'une dette jamais remboursée pour un chantier non exécuté par l'ouvrier charpentier. «Tous les témoignages parlent d'une dette de stupéfiant qu'Hassan, accro à l'héroïne, devait à Eddy», confirmait l'avocat général.

«Vous connaissez beaucoup de gibier qui court après le chasseur»

Avec brio, Me Frédéric David qui avait déjà mis à mal le témoignage de la compagne de la victime prise en flagrant délit de parjure devant la cour, détricotait l'hypothèse meurtrière de son client. Répondant à son confrère qui avait qualifié Eddy Pitot de gibier face à Hassan Bourkia, le ténor toulousain avait les mots justes : «Vous en connaissez beaucoup de gibier qui court après le chasseur? Quand il saute dans sa voiture pour suivre Hassan, Pitot sait qu'il a son arme dans le coffre. Vous croyez que cela l'arrête!» Et de poursuivre : «Pitot est blessé à bout touchant au bras, il est allé au contact avec la volonté de lui prendre l'arme. C'est là qu'Hassan, en profane des armes, a laissé son doigt sur la queue de détente et que le coup part.» Une analyse pertinente qui a, semble-t-il, pesé dans le verdict.

Le braqueur du leader price jugé à huis clos

Cette session d'assises se poursuit aujourd'hui et demain par le procès du braqueur du Leader price de Montauban. Une audience qui se tiendra à huis clos, l'accusé étant mineur au moment des faits. Le 9 octobre 2014 au petit matin, un individu cagoulé et armé, fait irruption dans la grande surface du quartier des Chaumes, à Montauban. Le braqueur qui prenait tout son temps, commettait gratuitement des actes de violences contre quatre des employés de l'enseigne.

http://www.ladepeche.fr/grand-sud/tarn-et-garonne/

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