vendredi 20 janvier 2017

Voleuse par nécessité et menaces de mort à la barre

Elle se confond en excuses et ne cache pas sa honte. Adriana, 28 ans, se demande toujours ce qu'elle fait à la barre du tribunal correctionnel. Hier, elle a comparu pour avoir dérobé de la nourriture à l'Intermarché de Carmaux : 3 paquets de saumon, du beurre, du jambon blanc, du gruyère. C'était le 27 août 2015 lorsqu'elle a tenté de passer les caisses avant de se faire coincer. «C'est vrai que ce dossier n'aurait pas dû arriver devant notre juridiction», lance la présidente. «Excusez-moi Madame, j'ai honte. J'avais perdu la convocation pour le délégué du procureur, je l'ai dit aux flics, euh, aux policiers. Je fais des heures de ménage, je suis au RSA, j'y arrive pas».
Pour la petite histoire de ce vol du siècle dans la grande surface carmausine, Adriana devait recevoir sa sœur, sous tutelle au Bon Sauveur. Elle a voulu faire un petit repas qui sorte de l'ordinaire. Ce que confirme son avocate, Me Charlène Riet. «C'est la nécessité qui l'a poussée à voler. Elle a pris 7 kg à force de manger des pâtes. Elle est analphabète et n'a pas compris ce qui était écrit sur la convocation !». La procureur avait demandé 500 € d'amende avec sursis. Le tribunal l'a dispensée de peine car jambon, beurre et fromage ont été saisis lors de son interpellation.

Les appels déjantés de l'ex

Il n'a pas eu le courage d'assumer ses actes. Alain P, 51 ans, l'ex concubin, ne s'est pas présenté à la barre du tribunal pour sa série d'appels téléphoniques et de SMS malveillants, passés chez son ex-compagne à Fréjairolles, du 1er février au 11 août 2016. Après avoir vécu ensemble plusieurs années et après avoir eu un enfant, le couple s'est séparé en 2009. La mère a eu la garde exclusive de l'enfant. Jusqu'à ce qu'elle ait la mauvaise idée, l'an dernier, de refaire sa vie. Le prévenu (absent) l'a alors inondé de coups de fils, d'insultes, de menaces de mort, «de la balancer à la CAF !» Il a cinq condamnations à son casier, liées à l'alcool. Ceci expliquant, peut-être, cela.
«Je l'ai appelée, c'est vrai, pour prendre des nouvelles de mon fils mais je ne l'ai pas insultée» déclarait-il en rejetant les enregistrements des enquêteurs. Il reconnaissait tout au plus «être monté sur ses grands chevaux car il soupçonnait la mère de maltraiter leur garçon».
L'avocate de la victime rappelle «qu'elle subit le comportement de ce Monsieur depuis des années. Elle veut que tout ça s'arrête, elle veut la paix». La procureur a requis 4 mois avec sursis. Le tribunal a condamné l'absent à 6 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve, assortis d'une interdiction de se rendre au domicile de la victime. ll devra également lui verser 500 € d dommages et intérêts.
http://www.ladepeche.fr/communes/albi,81004.html

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