jeudi 16 février 2017

20 ans de réclusion pour Michel Mèle pour le meurtre de son ami

Michel Mèle a été condamné hier par la cour d'assises à 20 ans de réclusion criminelle pour avoir tué Christophe Lapeyre. Toutefois, les jurés ont requalifié les faits. Pour eux, il n'a pas eu l'intention de tuer son ami.
«Cet homme n'est pas fou, il est saoul». Ces mots, lâchés par Maître Laurent De Caunes lors de sa plaidoirie ont-ils fait basculer le procès ? Accusé du meurtre présumé de son ami, Michel Mèle a finalement été condamné, hier, pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Selon les jurés, l'accusé n'a donc pas voulu tuer Christophe Lapeyre. Une requalification du chef d'accusation qui a fatalement pesé dans l'attribution de la peine : 20 ans de réclusion criminelle au lieu des 30 requis par l'avocat général.
Au cours du procès, qui s'est ouvert lundi, personne dans la salle n'a réfuté la culpabilité de Michel Mèle dans la mort de son ami d'enfance. Surtout pas le principal intéressé. Les faits sont clairement établis : le soir du 7 février 2015, à Seix, une bagarre sur fond d'alcool dégénère mortellement entre Mèle et Lapeyre. L'accusé pense que la victime lui a volé son chargeur de téléphone portable. Il le «tabasse et le laisse dehors, dans la neige», selon une amie des deux hommes qui a été témoin, en partie, des faits.

«Il ne s'est pas acharné sur la victime»

Lapeyre meurt deux jours plus tard d'une hémorragie intracérébrale sur son lit d'hôpital toulousain.
Michel Mèle est donc coupable, il n'y a pas de doute là-dessus. Mais souhaitait-il vraiment la mort de son ami ? La question restera au centre des débats tout au long du procès.
«Seul un coup a été mortel selon les experts. M. Lapeyre était encore vivant lorsque l'accusé est parti». La stratégie de la défense est claire au moment des plaidoiries : elle s'efforce à démontrer que M. Mèle ne s'est pas acharné, jusqu'à ce que mort s'en suive, sur la victime. «C'était un procès âpre et difficile. L'accusé ne suscite pas forcément l'empathie. Il a fallu se battre», réagit Me Laurent De Caunes, avocat de l'accusé aux côtés de Me Hélène Pronost. Leur consœur, Me Pibouleau, représentant la partie civile, le concède. «Je suis consciente que cette affaire était difficile à plaider pour la défense».

«30 ans, c'est le condamner à mort»

Car les éléments du dossier, énumérés par le président de la cour, Alain Gaudino, puis par Maëliss Vilamot, avocat général, sont d'une cruauté inouïe. «Les faits sont atroces et inexcusables. Mais en infligeant une peine de 30 ans à M. Mèle, âgé de 50 ans, c'est le condamner à la mort. La société n'a-t-elle pas évolué ? La mort est-elle une réponse à la mort ?», interroge Laurent De Caunes lors de sa plaidoirie, avant de rappeler le lourd passé sentimental et familial de son client. La défense finira par convaincre
http://www.ladepeche.fr/communes/foix,09122.html

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