samedi 18 février 2017

Une affaire d'éthylotest qui ne manque pas d'air

A la barre, David n'a pas contesté qu'il avait un peu trop appuyé sur le champignon ce jour-là. C'était le 17 janvier 2015. Il s'est fait flasher sur l'autoroute à hauteur de Comigne à 174 km/h (165 km/h retenus), au lieu des 130 km/h autorisés. C'est la suite qu'il conteste. A savoir le contrôle effectué par les gendarmes concernant son taux d'alcoolémie. L'éthylotest des militaires a ainsi été au cœur des débats, hier, au tribunal correctionnel. Les taux d'alcoolémie mentionnés dans le procès-verbal des fonctionnaires ont été au centre de la plaidoirie de l'avocat du prévenu.
«Il y a eu deux contrôles à l'éthylotest à 15 minutes d'intervalle. En ce laps de temps, le taux est passé de 0,78 milligrammes d'alcool par litre d'air expiré à 0,57. Une baisse qui est plus qu'incohérente. Toutes les études scientifiques démontrent que la baisse est de 0,10 à 0,15 par heure. Dans le cas qui nous intéresse, ça serait quasiment dix fois plus. C'est aberrant», a déclaré Me Olivier Vercellone avec vigueur.
Le conducteur a d'ailleurs toujours nié être en état d'ébriété, cet après-midi-là. «J'avais bu deux verres de vin à midi et une bière», a-t-il répété au tribunal. De même, comme l'a souligné son défenseur, «un médecin l'a examiné juste après les faits. Et il a mentionné dans son rapport qu'il avait un comportement normal», a tempêté l'avocat, demandant pour son client la relaxe au bénéfice du doute.
Le procureur de la République s'est alors lancé dans un réquisitoire pour le moins surprenant. Eric Lapeyre a expliqué que le différentiel entre les deux taux était sans doute «une question de souffle dans l'éthylotest». Il a demandé à l'encontre du conducteur une condamnation à 150 € d'amende, deux mois de suspension du permis de conduire et l'obligation de faire un stage de sensibilisation à la sécurité routière.Le tribunal a décidé de mettre l'affaire en délibéré et se prononcera le 24 février.
http://www.ladepeche.fr/communes/carcassonne,11069.html

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