Avec quelques semaines de recul, elle estime que toutes les cartes lui ont été données pour participer comme il se doit à ce temps fort de la vie judiciaire. Les consignes, conseils du président puis le «professionnalisme» des enquêteurs et autres intervenants du dossier lui ont permis «d'avancer». «On est complètement intégré dans le processus : les experts se mettent à notre portée. Je n'ai pas eu l'impression de juger car on vous met devant des faits.»
Le regard insistant de l'accusé
Un crime qui, pourtant, la hante encore. «On croit que ce n'est pas possible de voir des choses comme ça en Ariège mais si, ça arrive !» Et malgré toute la pédagogie du médecin légiste, certains détails l'ont bouleversée. «La photo du visage ensanglanté de la victime me revient parfois et on se demande par quoi un tel acte peut être téléguidé, confie-t-elle. Mais surtout, j'avais sa famille juste en face… Il y avait beaucoup d'émotion dans cette salle, c'est presque comme un spectacle hors du commun.»Les envolées lyriques, la gestuelle des avocats pendant leurs plaidoiries l'ont en effet marquée. Pourtant, du point de vue de Véronique, «l'acteur» principal semblait plutôt endosser le rôle de spectateur. «Il avait un drôle de regard insistant qui vous obligeait à détourner les yeux. Il nous sondait et non pas l'inverse…»
http://www.ladepeche.fr/communes/foix,09122.html
Aujourd'hui encore, la voix de Véronique trahit son émotion. Mais dans le discours, la posture, pas de place aux regrets : elle a rempli sa mission.
(1) Prénom d'emprunt.
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