mardi 25 avril 2017

Procès de Francis Heaulme: «J’ai commis des meurtres, oui. Mais Montigny, c’est pas moi!»

Le procès de Francis Heaulme s'est ouvert, à Metz, ce mardi
  • Il doit faire la lumière sur le double meurtre de Montigny-lès-Metz
  • Deux enfants de 8 ans ont été tués sur un talus SNCF, en 1986
  • A la cour d’assises de la Moselle, Vincent Vantighem
    Il ne manquait que le petit tintement signalant l’arrivée. C’est par un ascenseur jaune que Francis Heaulme a fait, mardi, son entrée dans le box des accusés de la cour d’assises de la Moselle, à Metz. Contrairement au film de Louis Malle (1957), aucun « échafaud » ne l’attendait au sommet. Juste l’espoir des parents d’Alexandre Beckrich et de Cyril Beining de savoir enfin qui a fracassé le crâne de leurs enfants de 8 ans à coups de pierre sur le talus d’une voie de chemin de fer désaffectée de Montigny-lès-Metz.
    >> Les faits: Heaulme jugé pour le double meurtre de Montigny, 30 ans après
    C’était il y a plus de trente ans. Les cheveux du « Routard du crime » ont blanchi depuis. Ils s’accordent désormais avec le teint pâle d’un homme qui fait bien plus que ses 58 ans. Mais, apathique lors d’une première audience suspendue en 2014, Francis Heaulme est apparu, cette fois, lucide et attentif aux débats préliminaires d’un procès qui doit durer quatre semaines. Il a ainsi laissé les photographes le mitrailler pendant dix bonnes minutes avant d’aviser son avocate qu’il ne souhaitait, en réalité, pas que son image soit utilisée et diffusée.

    Il suit des yeux chaque juré chargé de le juger

    Déployant sa grande carcasse à hauteur du micro, le tueur en série s’est ensuite présenté « sans profession », a indiqué les prénoms de ses parents, « Marcel et Nicole », puis les noms des trois avocats chargés d’assurer sa défense. Avant de suivre de ses yeux, cachés sous des lunettes à grosse monture noire, chaque juré tiré au sort et désormais chargé de le juger.
    >> Reportage: On est retourné dans le quartier où les enfants ont été tués
    Au fond sur leur droite, la volumineuse procédure ouverte en 1986 occupe trois tables entières. Le président de la cour d’assises, Gabriel Steffanus, ouvre donc le dossier et entame, non sans lyrisme, la lecture de ce « dimanche ensoleillé » où Cyril et Alexandre sont morts sur le ballast. A ce moment-là, on n’attendait plus rien de Francis Heaulme, ce premier jour de procès n’étant consacré qu’au rappel des faits qui lui sont reprochés
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    Francis Heaulme trépigne et sort de sa réserve

    Mais, ils sont sordides. Et au bout de trois heures, le « Routard du crime » n’en peut visiblement plus d’écouter les bras croisés. Trépignant sur son banc, il se lève alors pour sortir de sa réserve. « Vous racontez ma vie, là… J’ai commis des meurtres, oui. Mais Montigny, c’est pas moi ! C’est pas moi ! »
    Moment de flottement dans le prétoire. Gabriel Steffanus sait bien qu’il reste à sa cour quatre semaines pour le découvrir vraiment. Il calme le jeu et demande si l’accusé acceptera de répondre aux questions qui lui seront posées tout au long du procès. « Oui », répond clairement Francis Heaulme. Elles devraient commencer à lui être posées, ce mercredi. Le verdict est attendu le 18 mai.

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