mardi 9 mai 2017

Jugé pour avoir tué sa belle-mère et sa femme devant leurs enfants

La cour d’assises de Seine-Saint-Denis va tenter de comprendre pourquoi cet homme, décrit comme un "père attentionné" et qui n’avait jamais levé la main sur sa femme, a commis un tel acte

Une soirée en famille qui bascule dans l’horreur. Un enseignant de 43 ans est jugé pour avoir tué en 2015 sa belle-mère, Nadine, 57 ans et sa femme, Sandrine, 38 ans, sous les yeux de leurs trois enfants. De mercredi à vendredi, Yazid Ghanem devra répondre de ce double meurtre mystérieux devant la cour d’assises de Seine-Saint-Denis.
Qu’est-ce qui a poussé ce prof de physique au collège, décrit comme un "père attentionné" et qui n’avait jamais levé la main sur sa femme, à commettre un tel acte ?
Le 4 février 2015 vers 21h30, il s’était emparé d’un couteau de cuisine et avait poignardé sa belle-mère avant de frapper son épouse qui tentait de s’interposer. Ses trois enfants (deux filles âgés de cinq et trois ans, et un garçon de quatre ans) avaient assisté à la scène.

"Dans un état second"

Du sang plein les mains, Yazid Ghanem était allé trouver ses voisins de palier pour leur demander d’appeler les secours. "Il se rendait compte de ce qu’il avait fait mais il était dans un état second", avaient-ils alors raconté. Lorsque les policiers étaient arrivés, Yazid Ghanem était prostré près du corps de son épouse qui venait d’expirer dans ses bras.
"Je n’avais aucun mobile pour la tuer, on était heureux"
En garde à vue, il avait raconté qu’il ressentait depuis quelque temps des "angoisses liées à son couple", soupçonnant sa femme de le tromper. Le matin même, sentant que quelque chose "de terrible allait arriver", il avait consulté un psychiatre.
"Je n’avais aucun mobile pour la tuer, on était heureux", avait-il affirmé aux enquêteurs. S’il était en proie à un délire paranoïaque au moment des faits, les experts psychiatriques qui l’ont examiné ont estimé que son discernement n’était pas aboli.
"L’explication du geste reste mystérieuse", confirme Daniel Merchat, qui défend la famille des victimes. Il évoque cependant des tensions avec sa belle-mère, qui "s’ingérait trop dans son couple" à son goût.
Pour Perrine Crosnier, qui représente l’Aide sociale à l’enfance, "on n’est pas dans un cadre de violences conjugales classique", l’accusé n’ayant aucun antécédent en la matière. Lors du procès, "il va se poser la question de l’ampleur de l’altération du discernement", mais "son attitude par rapport à son acte et le traumatisme qu’il a pu créer chez ses enfants sera déterminante dans la manière dont les jurés vont se prononcer".

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