vendredi 19 mai 2017

L'ex-patron du Quick d'Albi condamné

C'est un vieux dossier qui a été jugé hier soir au tribunal correctionnel d'Albi. L'ex franchisé du Quick a été reconnu coupable de harcèlement moral et condamné à 6 mois de prison avec sursis.
Bon, c'est vrai, on frôlerait presque la prescription dans ce très vieux dossier aux relents de hamburger trop cuit et de mayo éventée.
Christophe. D, 50 ans, l'ex-franchisé et patron du Quick d'Albi, a été jugé hier pour harcèlement moral sur certains de ses employés entre novembre 2005 et décembre 2008. Un harcèlement qui selon les sept plaignants (absents au procès) aurait induit des dégradations des conditions de travail.
Ils étaient 22 au départ à dénoncer des conditions de management déplorables mais les aléas d'une instruction compliquée ont fait que certains ont laissé tomber en cours de route.
Ainsi, hier, les déclarations lues par la présidente ont fait état de «comportement insultant, humiliant et vexatoire de la part d'un employeur autoritaire et pervers aux allusions sexuelles déplacées», parfois devant les clients du fast-food.
L'inspection du travail, de son côté, a également mis en avant des dysfonctionnements sur la réglementation du travail et sur l'hygiène déplorable du Quick.
Arrêts maladie, dépression, accidents du travail, perte de poids, perte de confiance, personne n'est sorti intact des frictions avec le boss. Cauchemar en cuisine chez le franchisé qui, lui, parle de complot et nie tout en bloc depuis le début.
«C'est une machination. Il n'y a que des contradictions dans ce dossier monté de toutes pièces pour me faire sortir du réseau ! J e n'ai jamais insulté qui que ce soit, ce n'est pas dans mon éducation. Les employés ont été manipulés.»
Quick France a remercié son franchisé en janvier 2009 en raison «des problèmes de gestion du personnel et de dysfonctionnement des règles d'hygiène». Une théorie du complot reprise longuement par son avocate, Me Emmanuelle Pamponneau pour qui, il est avéré que France Quick voulait se débarrasser de son client «qui avait su faire grimper son chiffre d'affaires». Pour elle, l'infraction est loin d'être caractérisée.
«Ils ont tous parlé d'une impression globale, il y a eu un effet boule de neige qui a fait que les anciens employés sont venus témoigner, également. Ce n'est pas parce qu'on gueule, qu'on a un propos vexatoire, discriminatoire !» lance-t-elle en demandant la relaxe.
Le problème, c'est que les employés, qui ne se connaissaient pas tous, ont fait remonter les mêmes griefs, année après année, coup de gueule après coup de gueule.

Tous complices

Une théorie du complot qui fait sourire les avocats des parties civiles. «Complot de l'inspection du travail, de la juge d'instruction, des avocats, des employés du Quick, de l'officier chargée de l'enquête ?», confient Mes Alary, Stanton et Albarède. La procureur le dit, elle ne s'attendait pas à avoir un tel mur en face d'elle dans ce dossier.
«Il conteste la totalité de ce qui lui est reproché et ne remet pas en cause ses méthodes de management», explique-t-elle en demandant, compte tenu de l'ancienneté des faits, une peine de 3 mois avec sursis et une amende de 1 000 €.
Le tribunal n'a pas retenu la théorie fumeuse du complot et a reconnu coupable l'ex-patron du Quick.
Il a été condamné à 6 mois de prison avec sursis et mise à l'épreuve, assortis d'une obligation d'indemniser les victimes (de 1 500 à 4 000 € de dommages et intérêts) et 5 000 € d'amende.

Albihttp://www.ladepeche.fr/communes/albi,81004.html

Aucun commentaire: