samedi 24 juin 2017

Le tribunal prend le temps pour ne pas tomber dans le panneau

Poursuivi pour un accident de la circulation remontant au 19 juin 2016 à Carcassonne, un homme âgé de 63 ans a comparu devant le tribunal correctionnel à juge unique, hier matin. Une histoire de priorité sans nul doute, mais surtout des circonstances où le prévenu circulait malgré l'annulation de son permis de conduire, et ce à «une vitesse excessive», selon les termes de la prévention retenue.
Sur les faits, le prévenu circulait alors sur l'avenue du Général-Leclerc, plus communément appelée route de Narbonne, lorsqu'une collision s'est produite à l'intersection de la rue Lazare-Hoche, juste après le radar flashant quand on se dirige vers Narbonne. À noter que les feux tricolores de ce croisement, connu pour être accidentogène, étaient au clignotant orange, avec une obligatoire priorité à droite pour les automobilistes, comme le stipule le Code de la Route.

«C'est sa vitesse excessive qui est à l'origine de l'accident»

Un choc plutôt violent, - lorsque l'on voit les photographies des deux véhicules prises sur les lieux -, où une mère et son enfant de 5 ans n'ont été que légèrement blessés, avec une interruption totale de travail (ITT) inférieure à huit jours. «Elle avait la priorité, mais c'est elle qui m'a percuté. Ma voiture a été projetée jusqu'à l'îlot central… Je ne comprends pas que deux témoins disent que je roulais vite, alors qu'il y a un radar un plus bas qui flashe quand on dépasse les 50 km/h», a déclaré le prévenu à la barre.
Pour les intérêts des victimes, la mère et son enfant, Me Alexandra Vitrac s'est montré plutôt agacée par les déclarations de la partie adversaire : «Il nous livre une version sujette à caution et à critiques. À savoir, ce n'est pas lui, c'est elle… Nous avons pourtant deux témoins qui étaient parfaitement situés (sur le parking de l'ancienne station-service, Ndlr) pour voir ce qui se passe. C'est sa vitesse excessive qui est à l'origine de cet accident.»
Emboîtant le pas, la vice-procureur Sandra Materat a relevé que le prévenu «aurait dû faire preuve de beaucoup plus de vigilance à l'arrivée de ce carrefour, où les feux étaient au clignotant orange. Aujourd'hui, il adopte un positionnement qui relève de la mauvaise foi !» Le prévenu étant dans une situation financière précaire et sans casier judiciaire, une peine de trente jours amende à 15 € (450 €) a été requise par le ministère public, ainsi que 80 € pour la contravention connexe.

Un «Cédez le passage»en question

Pour la défense, Me Mohamed Essabir n'y est pas allé par quatre chemins pour plaider la relaxe de son client (sauf pour le défaut de permis, Ndlr). Tout d'abord, en se rapportant aux clichés pris sur les lieux de l'accident qui, selon l'avocat carcassonnais, permettent de déterminer qui a percuté qui…
Et puis, il y a aussi la présence de ce triangle «Cédez le passage» au niveau du feu tricolore de la rue Lazare-Hoche, que Me Essabir n'a pas manqué de mettre en avant pour démontrer que c'est la victime qui aurait dû marquer un arrêt et être plus prudente, avant de s'engager sur l'avenue du Général-Leclerc…
Au bout du compte, c'est un supplément d'information qui a été ordonné par le tribunal, afin de déterminer si le triangle «Cédez le passage» existait déjà le jour de l'accident. La décision a été renvoyée à l'audience du 24 novembre prochain.

En savoir plus sur http://www.ladepeche.fr/article/2017/06/24/2600059-tribunal-prend-temps-tomber-panneau.html#R18cwT68sRjfi6D0.99

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Le tribunal prend le temps pour ne pas tomber dans le panneau
En savoir plus sur http://www.ladepeche.fr/article/2017/06/24/2600059-tribunal-prend-temps-tomber-panneau.html#R18cwT68sRjfi6D0.99
                     


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