Elle est couverte d’hématomes. Elle raconte avoir été frappée avec un ustensile ménager. Elle a déjà été battue trois jours plus tôt, explique-t-elle.
Une plainte est immédiatement actée et le suspect est interpellé. Mais, le lendemain matin, la dame se présente au commissariat : « Les familles se sont expliquées et ont décidé de retirer la plainte, la paix est revenue. » Néanmoins, elle confirme avoir été battue, ce qui est d’ailleurs confirmé par le médecin légiste qui voit des lésions récentes et plus anciennes, compatibles avec les dires de la jeune femme. La plainte est retirée mais les faits demeurent. L’homme est donc traduit devant le tribunal. Le juge remet très vite les pendules à l’heure : « Voilà donc un arrangement extra-républicain, pris dans une zone de non droit, dans un no man’s land géré par les familles ! Non, c’est la justice qui doit décider ! »
Quant au prévenu, il nie tout: « Elle est jalouse de moi, elle a été voir mes copines et elles se sont battues. » « C’est donc une erreur judiciaire, commente le procureur. Dites-nous alors le nom de ces agresseuses que nous les arrêtions. » Bien sûr le prévenu biaise : il ne connaît que leurs surnoms et les rencontre sur rendez-vous et non chez elles. Me Kamara tente un abord difficile : « Oui, on rend la justice au nom de la République, mais aussi de la paix sociale. Une condamnation pourrait fragiliser cette paix retrouvée dans la communauté de ces familles. »
Arrangement extra-républicain dans un no man’s landhttp://www.lindependant.fr/2017/08/30/chronique-du-palais-arrangement-extra-republicain-dans-un-no-man-s-land,3046203.php
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