Deux trentenaires dont les casiers sont déjà bien fournis. « J’ai été interpellé alors que je faisais l’ouvreur mais je ne savais pas qu’il y avait une sacoche avec de la drogue à l’intérieur ! Il ne faut pas tout mélanger M. le président ! », assure pourtant le « boss » présumé depuis le box des accusés. Et ce, non sans une certaine arrogance.
480 000€ de chiffre d’affaires
Le mis en examen, défendu par Me Martin, fait ainsi allusion à ce go fast intercepté par les forces de l’ordre en janvier 2016 à Montauban qui a permis la saisie de 4,1 kg de cocaïne que quatre des douze mis en examen dans ce dossier ont convoyé depuis Paris. Un voyage pour permettre à T.D., défendu par Me Parra-Brugière, de « prendre l’air », a-t-on entendu à plusieurs reprises ce lundi, lui qui faisait l’objet d’un mandat d’arrêt.Mais si la brigade de recherches et d’intervention (BRI) du service régional de police judiciaire (SRPJ) a réussi ce coup de filet, c’est bien parce qu’une longue enquête avait démarré plusieurs mois auparavant avec balisage et sonorisation de véhicules ou d’appartements. Une époque où le trafic de cocaïne, de résine et d’herbe de cannabis rapportait selon les enquêteurs jusqu’à 480 000 € mensuels ou 7 000 € quotidiens.
Cachée dans des appartements ou locaux « nourrices », la drogue était ensuite acheminée par des lieutenants de confiance sur les points de vente ouverts de midi à 4 heures du matin. Plusieurs fois par jour, l’argent en liquide était récupéré et le point de vente réalimenté. Une mécanique bien huilée qui était couchée sur le papier grâce à des feuilles de comptes.
La loi du silence
Mais fin 2015, il y eut une période creuse, certainement à imputer à la recrudescence des perquisitions administratives consécutives aux attentats, qui poussa l’organisation de ce go-fast pour aller chercher de la marchandise à Argenteuil. « O.A., vous étiez sur écoute et on vous entend dire Daech nous a tués ! Et puisque la cocaïne du Mirail était trop coupée, vous êtes allés à Paris », analyse le procureur Grellet qui n’a pas manqué de noter que les 4,1 kg de poudre étaient aussi frelatés à 35 %. Avec du vermifuge pour animaux et un antidouleur cancérigène, interdit en France.Ces faits ont été en grande partie niés par les accusés. Certains admettent bien avoir conditionné quelques dizaines de ballots de poudre et sur de courtes périodes. Personne ne veut - ou plutôt « ne peut » - en dire vraiment plus sur l’origine de la drogue et des saisies. In fine, le dossier révèle 6 kg de cocaïne, au moins 1 kg de cannabis, des dizaines de téléphones, pistolets, revolvers ou autre fusil à pompe et du matériel servant au conditionnement de la drogue.
Ce mardi matin, les huit avocats de la défense s’attacheront à démonter l’argumentation du ministère public.
Toulousehttp://www.ladepeche.fr/communes/toulouse,31555.html
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