vendredi 25 août 2017

Perpignan: trois mois ferme pour avoir menacé de «faire comme Merah» au Pôle emploi

Les faits se sont déroulés le 17 août dernier, aux environs de 11 heures. Mathias, un Toulousain de 22 ans récemment installé à Perpignan, se rend dans une agence locale de Pôle emploi afin de solliciter une avance sur son allocation. Le jeune homme est dans une situation financière délicate. La conseillère accepte. Mais le directeur adjoint de l’agence, qui est descendu entre-temps, rappelle au bénéficiaire que s’il a retrouvé un emploi et qu’il ne le déclare pas, il risque d’être radié. Or, Mathias travaille en fait dans une usine depuis une quinzaine de jours... Lorsque le directeur adjoint lui rappelle les règles, il perd son sang-froid.
«Si vous me radiez, je vais faire comme Mohammed Merah, je vais tirer dans le tas», aurait-il alors déclaré. L’équipe de Pôle emploi prévient alors les policiers, qui interviennent pour calmer la situation et raccompagner le jeune homme dehors. «Nous avons enclenché cette procédure afin de protéger nos employés et les demandeurs», souligne-t-on du côté de la direction de Pôle emploi. En fin de compte, Mathias a été convoqué à l’hôtel de police et placé en détention deux jours plus tard. Il a comparu hier devant le tribunal de Perpignan.
«Je voulais juste qu’ils comprennent que j’étais à bout»
À la barre, le jeune homme reconnaît les faits: «Oui, j’ai fait référence à Mohammed Merah. J’étais énervé. Je regrette. D’ailleurs, je me suis excusé auprès du directeur adjoint. Quand je suis arrivé à Perpignan (en juin dernier, NDLR), j’étais sans domicile fixe. J’ai demandé cet acompte car je ne voulais pas perdre mon logement. Je ne suis ni croyant, ni extrémiste. Je n’ai rien à voir avec ces choses-là. Je voulais juste qu’ils comprennent que j’étais à bout.»
Lors de sa plaidoirie, l’avocat de la défense, Catherine Barrère, a demandé que les faits soient requalifiés en menaces de mort réitérées. «Tout s’est déroulé dans le bureau d’une conseillère, a-t-elle assuré. Il n’y avait donc pas la publicité requise pour qualifier ces faits d’apologie publique d’un acte de terrorisme.» Le procureur, Élodie Torres, a pour sa part réclamé une peine de trois mois de prison ferme avec mandat de dépôt. «Le prévenu s’est servi du contexte difficile et de la peur légitime qui s’installe chez nos concitoyens pour faire pression sur l’institution, a-t-elle estimé. Les faits ne sont pas contestés et à mon sens, il n’y a aucune difficulté concernant la qualification de l’infraction. De plus, il a un casier judiciaire long comme le bras (14 condamnations pour vol, outrage, ou encore violences, NDLR).»
Concernant la peine en elle-même, le juge a finalement suivi les réquisitions du ministère public. Mathias devra purger trois mois de prison ferme. Cependant, le tribunal n’a pas estimé nécessaire d’ordonner le maintien en détention.

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