>> Les faits: Le procès en appel de la mort de Fiona s'est ouvert
Les faits sont toujours les mêmes. Mais la différence avec le premier procès qui s’est tenu à Riom, en novembre 2016, tient, sans doute, pour Ali, à la peine dont a écopé son « frérot ». Vingt ans de réclusion criminelle quand Cécile Bourgeon, son ex-compagne avec qui il partage le box des accusés, a été condamnée à cinq ans de prison pour des délits.
Après avoir fait passer à la cour d’assises des photos de Berkane étant petit, Ali s’en est donc pris frontalement à Cécile Bourgeon. « Tous les problèmes de Berkane viennent de l’héroïne et d’elle, lâche-t-il en la pointant du menton. Je lui avais dit de se méfier… »
« Elle se faisait payer en kebabs et en pack de Heineken »
Relancé par le président Etienne Fradin, Ali livre alors le fond de sa pensée sur la mère de la petite Fiona. « Elle traînait à la gare. Elle travaillait dans un bar turc. Tout le monde couchait avec elle. Elle se faisait payer en kebabs ! » Dans le prétoire, tout le monde s’arrête. Juste le temps de vérifier que la phrase prononcée est bien celle-là. Tout le monde sauf Cécile Bourgeon qui sort de sa torpeur et lève alors la main pour réclamer ostensiblement la parole comme à l’école primaire.Déjà, Ali voulait coucher avec moi. Et j’ai dit non !, rétorque-t-elle. Ensuite, cocaïne, héroïne, MDMA… On a fait plein de soirées avec lui aussi. » Remuant à la barre, Ali réitère pourtant ses propos devant une cour d’assises incrédule. « Non, mais elle, c’est une mythomane. Cette fille, elle se faisait payer en kebabs et en pack de Heineken. »
« Je me disais qu’il ferait un super papa… »
On en oublierait presque que tous ces protagonistes sont réunis pour éclairer les circonstances de la mort de Fiona, 5 ans. Mais sur ce point aussi, Ali défend son frère. « Pour moi, la petite a dû avaler un cacheton ou un truc d’héroïne qui traînait et elle est morte. » D’autant plus que, selon lui, Berkane Makhlouf a toujours été « impeccable » avec les enfants.Venant d’un frère, ces propos sont forcément sujets à caution. Mais ils rejoignent ceux prononcés par Stéphanie Olivier, l’une des ex-compagnes de Berkane Makhlouf, appelée à témoigner, un peu plus tôt par visioconférence. Décrivant comment l’accusé l’avait séquestrée, frappée et même ramenée chez elle en la tirant par les cheveux, elle a toutefois précisé qu’il était toujours « adorable » avec les enfants. « Je me disais qu’il ferait un papa super… », lâche-t-elle en sanglots.
Évidemment, ce n’est pas l’image que renvoie aujourd’hui Berkane Makhlouf à la lumière des faits pour lesquels il comparaît. Du bout des lèvres, il reconnaît simplement avoir pu être violent verbalement. « J’étais jaloux. C’est vrai que j’ai ‘paranoïé’. Mais je n’ai jamais été violent physiquement. Je n’ai pas tué Fiona. » Le procès doit se poursuivre jusqu’au 20 octobre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire