mercredi 4 octobre 2017

Carcassonne: 18 mois de prison ferme pour le chauffard malade de l’alcool

Un Haut-Garonnais était jugé en comparution immédiate, mardi.
Âgé de 54 ans, c’est escorté par les fonctionnaires de police que Claude Liévy, un habitant d’Auterive, dans la Haute-Garonne, est arrivé à la barre du tribunal correctionnel de Carcassonne, mardi après-midi, pour être jugé en comparution immédiate pour une série de délits routiers. Les faits reprochés au prévenu remontent à lundi, à Carcassonne.
  • Un permis annulé depuis 2009…
Ce jour-là, peu après 17 h, c’est en patrouillant dans la rue Buffon (derrière la gare SNCF) que les policiers ont eu l’attention attirée par le prévenu qui faisait usage de son téléphone tout en conduisant. Il n’en fallait pas plus pour que les forces de l’ordre activent leur gyrophare et le deux tons, dans le but de stopper l’automobiliste en infraction. Or, ce dernier ne l’a pas entendu de la même oreille et s’est aussitôt engouffré dans la rue Berthelot en sens interdit. Une conduite des plus hasardeuses, lors de laquelle le conducteur récalcitrant n’a pas hésité à opérer des marches arrières dans le but de percuter le véhicule de police qui lui filait le train. En vain, puisque le prévenu s’est retrouvé bloqué face à un autre véhicule
Plutôt virulent lors de son interpellation, le contrevenant qui sentait fortement l’alcool a finalement pu être maîtrisé et conduit au commissariat, où il a été établi que l’homme n’avait plus de permis de conduire depuis 2009. Soumis à un dépistage d’alcoolémie, c’est alors un taux de 1,31 mg par litre d’air expiré qui va être révélé par l’éthylomètre (soit 2,62 g par litre de sang !)
Récidiviste de la conduite sans permis sous l’influence de l’alcool pour avoir été condamné le 13 mars 2015 par le tribunal de Foix, c’est dans ce contexte que le prévenu a fait l’objet d’une procédure d’urgence pour être jugé mardi.
  • « Je suis seul contre l’alcool et j’ai besoin de contrainte pour m’arrêter ! »
Face aux interrogations de la présidente Céline Fleury, le quinquagénaire haut-garonnais a expliqué qu’il était venu à Carcassonne pour voir une de ses filles avec qui il a déjeuné avant de reprendre la route : « J’ai bu une dizaine de verres de vin en mangeant… » Sur l’usage du téléphone au volant, « c’était ma femme qui m’appelait pour savoir ce que je faisais ». Le refus d’obtempérer ? « Il y avait des voitures derrière moi et j’ai voulu aller plus loin pour m’arrêter. Je n’ai pas vu le sens interdit, je ne cherchais pas à partir ! »
Fort d’un casier judiciaire portant mention de vingt-quatre condamnations, dont une pour homicide involontaire par conducteur d’un véhicule à moteur en 1988. À la barre du tribunal, le prévenu a insisté fortement sur son besoin d’être accompagné pour soigner son addiction à l’alcool : « Je suis seul contre l’alcool et j’ai besoin de contraintes pour m’arrêter ! »
Pour la vice-procureure Sandra Materat, toutes les infractions reprochées au prévenu sont justifiées. Et la représentante du parquet de relever « la dangerosité du comportement » du prévenu « qui s’inscrit dans une forme d’habitude ». Une peine de trois ans dont un an avec sursis assorti d’une mise à l’épreuve a ainsi été requise par le ministère public. Des réquisitions lourdes, suite auxquelles la défense assurée par Me Glunar Murat n’a vraiment pas eu la tâche facile. « Sa consommation d’alcool est presque indépendante de sa volonté. Aussi, c’est quelqu’un qui a manqué d’aide lors de son parcours judiciaire. Le mettre en prison n’est pas le meilleur moyen… Il a besoin d’un suivi et d’obligations à respecter dans un cadre strict. »
Après en avoir délibéré, le tribunal a finalement condamné Claude Lievy à une peine de 2 ans dont 6 mois avec sursis assortis d’une mise à l’épreuve de trois ans, avec les nécessaires obligations de travailler et de se soigner contre l’alcool. Le tribunal a également ordonné à l’encontre du prévenu l’interdiction de conduire tout véhicule terrestre à moteur. Comme il est arrivé au tribunal, c’est sous escorte que l’homme a été conduit à la maison d’arrêt.

Carcassonne: 18 mois de prison ferme pour le chauffard malade de l’alcoolhttp://www.lindependant.fr/2017/10/03/carcassonne-18-mois-de-prison-ferme-pour-le-chauffard-malade-de-l-alcool,3057083.php

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