dimanche 22 octobre 2017

Il menace la famille d’un policier : 10 mois ferme

Il a beau nier en bloc, la présidente du tribunal correctionnel ne le croit pas. Suspecté de s’être rendu au domicile d’un policier de la Brigade anticriminalité (BAC), muni d’un sabre, à Besançon, dans la nuit de mardi à mercredi, François*, 23 ans, continue à dire que ce n’était pas lui. Le jeune homme ne s’était déjà pas laissé faire lors d’un contrôle d’identité plus tôt dans la soirée. Les 4 policiers ont déclaré qu’il était provocant, agité. Il a été plaqué au sol par l’un d’entre eux et s’est retourné le pouce. « Je sais où tu habites, je connais ta femme et ta fille », aurait-il lancé alors. Les forces de l’ordre le relâchent, lui et ses amis. François* rentre chez sa mère, en pleurs. Une heure plus tard, il ressort pour aller « s’expliquer avec la police ». Sa mère s’affole et appelle le commissariat. Elle craint qu’il ne fasse une bêtise. Son casier judiciaire comporte en effet 18 condamnations pour vols et violences diverses. Les appels des voisins du policier affluent au 17. Un homme, correspondant au profil du prévenu, est devant leur immeuble et crie. Il semble porter un sabre ou une machette. Il est interpellé plus tard sur le pont Schwint et ne porte aucune arme. Elle ne sera jamais retrouvée.

« Humilié, il a voulu en découdre »

Le procureur sait que François* n’assume pas ce qu’il a fait. « Si les policiers sont menacés ainsi, c’est la fin de l’état de droit. Humilié, il a voulu en découdre. Contrairement à ce qu’il affirme, je ne pense pas qu’il veuille s’intégrer. Je requiers 24 mois ferme à son encontre, une interdiction de port d’arme et une interdiction de séjour en Bourgogne Franche-Comté pendant 5 ans. »
Christophe Bernard, l’avocat de François*, balaie les arguments de l’accusation. « Personne, pas plus que les caméras de surveillance, n’a démontré qu’il s’agissait bien de mon client. Les menaces indirectes de mort ne sont pas constituées. Un seul résident, bien calfeutré dans son logement, les aurait entendues. Pas les autres. Ils ne sont pas sentis en danger. L’arme est introuvable. Aucun élément ne prouve que c’est lui. » Le tribunal condamne François* à 10 mois ferme et une interdiction de porter une arme pendant 5 ans. Il le relaxe pour les violences indirectes. Il devra 450 € à sa victime et la même somme à l’avocate de la partie civile.

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