mardi 28 novembre 2017

Meurtre d’Alexia Daval : le mobile sexuel n’est pas écarté

Voilà un mois, jour pour jour, qu’Alexia Daval a disparu. Avec la fin tragique que l’on connaît. Un mois que ses proches, bien sûr, mais également que tout le pays graylois se posent deux uniques questions : qui et pourquoi ? Sollicitée ce lundi, la procureure de la République de Besançon coupe court : « Je ne commente toujours pas. Je ne communiquerai que lorsque ce sera nécessaire pour l’enquête. » Les retours scientifiques des prélèvements, sur la scène de crime d'une part, ou au cours de l’autopsie d'autre part ? « Tout ce que je peux dire, c’est que des examens complémentaires sont toujours en cours », indique Edwige Roux-Morizot.
La nature humaine ayant horreur du vide, cette absence d’informations a – malheureusement – été comblée par son flot de ragots et d’interprétations, colportées tant sur les réseaux sociaux que par le bouche-à-oreille. Celle ciblant le mari d’Alexia, Jonathann Daval, est connue de tous. Son avocat, Me Schwerdorffer, s’est exprimé publiquement à ce sujet, pour mieux condamner cette rumeur qualifiée de « toxique ».

Des auditions qui se poursuivent

Aux antipodes de cette ambiance pesante, les gendarmes travaillent méticuleusement, dans le secret absolu. L’énigme de la majorité des crimes se résout en décortiquant l’entourage proche de la victime. Commencées très tôt, les auditions de la famille, des amis, des collègues, voire des connaissances lointaines d’Alexia se poursuivent aujourd’hui encore. On cherche à comprendre les rouages intimes du quotidien de la victime, tant dans son fonctionnement de couple que son fonctionnement personnel et professionnel.
À cela s’ajoutent des auditions du voisinage d’Alexia, afin de déterminer si, oui ou non, elle est allée courir, et quel itinéraire elle aurait alors suivi. La question de la datation précise de sa mort apparaît essentielle. Et donc, très sensible... Autre travail de fourmis : trier et traiter la cascade d’éléments recueillis suite à l’appel à témoins. De la lettre anonyme plus ou moins loufoque au coup de téléphone semblant pertinent, rien n’est laissé au hasard.

La possibilité « d’une improvisation la plus totale »

La douzaine de gendarmes réunis au sein de la cellule d’enquête dédiée à l’affaire ratisse large. Et procède par élimination. La piste d’un tueur ‘‘local’’ qui connaissait personnellement Alexia tient la route. Mais l’hypothèse d’un mobile sexuel n’est, par ailleurs, pas écartée. L’absence apparente d’atteinte sexuelle sur le corps (ce qui doit être conforté par des examens complémentaires, selon la procureure), n’exclut pas ce scénario.
Un agresseur qui s’en prend à la joggeuse. Un épisode de résistance, de combat. Des coups. Une strangulation pour faire taire sa victime. Puis la nécessité, pour l’auteur, de se débarrasser précipitamment du corps… La multiplicité des indices relevés par les techniciens de la gendarmerie sur la scène de crime laisse planer la possibilité « d’une improvisation la plus totale », selon la formule employée par Me Schwerdorffer.
Les gendarmes ne veulent pas d’une affaire Maelys « bis », avec un suspect qui adapte sa version aux éléments révélés dans la presse et qui, même incarcéré, nie les faits. Aucune interpellation ne sera effectuée sans certitude ni preuve. L’objectif ? Obtenir des aveux circonstanciés dès la garde à vue.
Meurtre d’Alexia Daval : le mobile sexuel n’est pas écartéhttp://www.estrepublicain.fr/edition-de-besancon/2017/11/28/meurtre-d-alexia-daval-a-gray-le-mobile-sexuel-n-est-pas-ecarte-par-l-enquete

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