lundi 11 décembre 2017

Au tribunal de Perpignan : « Ben, moi aussi, je voulais une télévision, chef »

À 37 ans, Ludovic multiplie les condamnations et les addictions. Le cerveau presque constamment baigné par les brumes artificielles, il agit sans penser. Le 30 novembre, il est entré chez sa cousine et a fait main basse sur des consoles de jeu et une télévision. La jeune femme n’a pas mis longtemps à apercevoir ses biens volés chez son oncle, là où réside son cousin.
Confondu par l’enquête de la police, Ludovic a fini par avouer : « Ben, moi aussi je voulais une télé… »Face au tribunal, il minimise les faits : « J’ai poussé la porte et le cadenas est tombé. Je l’ai pas cassé, chef ». « On dit Monsieur le président… »
Le juge est plus que sceptique : « Vous n’auriez pas plutôt brisé le cadenas et pris le poste de télévision pour le revendre ? Pour vous acheter de la drogue. » « Mais non, chef. Et puis la play station, mon père l’a rendue. Et il n’y en avait qu’une ».
Le prévenu s’agite, veut sans cesse parler à sa famille. Le président tente de l’amadouer : « Calmez-vous, Monsieur. Vous n’avez pas eu votre traitement ? » « Si, Monsieur le procureur. Mais j’ai oublié de le prendre. »
Le juge se résigne. Il laisse la parole au vrai procureur. Lequel requiert sans trop de commentaire inutile huit mois d’emprisonnement.
« Si le cadenas est tombé, il n’y a pas d’effraction, plaide Me Sow. Et, avec ses multiples pathologies, il a surtout besoin d’une obligation de soins ».

Ce sera un an ferme avec maintien en détention. « Bon, allez ciao ! », lance le prévenu en sortant de la salle. 
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