jeudi 8 février 2018

Affaire Grégory : "On va de dérapage en dérapage", dit l'avocat des Laroche

Gérard Welzer était l'avocat de Bernard Laroche, principal accusé dans l'affaire du meurtre de Grégory Villemin, puis de sa veuve Marie-Ange Laroche. Il publie ces jours-ci un livre, intitulé L'Affaire Grégory ou la malédiction de la Vologne. Depuis 33 ans, la justice cherche à connaître l'assassin du jeune garçon, alors pourquoi écrire ce livre maintenant ? L'avocat a été poussé par la reprise du dossier en juin dernier : "Ce qu'il s'est passé, avec de prétendus rebondissements, des idées reçues qui étaient fausses, m'ont fait dire que ça suffisait".

Le 16 octobre 1984, le petit Grégory Villemin, quatre ans, est retrouvé dans la Vologne. Les gendarmes arrêtent rapidement un suspect, Bernard Laroche. C'est l'avocat de son dernier, maître Prompt, qui demande à maître Welzer de l'assister dans l'affaire. "Je ne connais du dossier que ce que j'ai vu dans les journaux. Je suis persuadé d'aller rencontrer un assassin. Quand j'arrive à la prison de Nancy, il était à l'isolement. Au moment où on me l'amène dans le parloir, tout le monde s'en va, les autres détenus crient 'à mort' et moi je commence à l'interroger comme un policier", témoigne Gérard Welzer. 

Mais il trouve face à lui un homme qui est "étonné" : "Je m'aperçois que ses réponses ne coïncident pas à ce que j'attendais. Il me parle de sa chaudière et m'explique comment la régler, sinon elle va tomber en panne. Il était sûr de sortir de prison un ou deux jours après". Mais son client est tué quelques semaines plus tard, en mars 1985, par le père de Grégory, Jean-Marie Villemin. "Il était perdu. C'est une victime et c'est un meurtrier. Lorsqu'il tue Bernard Laroche, il est dans un tel malheur de la perte de son enfant qu'il ne veut pas croire que ce n'est pas Bernard Laroche", confie l'avocat.
Plus de trente ans après le drame, la justice doit-elle toujours chercher le ou la coupable ? "Je sais qu'on va de dérapage en dérapage. Il y a aujourd'hui quatre victimes, ça suffit. Soyons sage", explique maître Welzer. Il en profite pour donner des nouvelles de Marie-Ange Laroche, perturbée par les dernières investigations il y a quelques mois. "Elle va mal parce qu'elle n'a pas pu faire le deuil de son mari et, surtout, on met en cause de manière injustifiée son mari. Elle va mal, elle a des problèmes de santé. À une certaine époque elle a fait un malaise et a été hospitalisée", conclut Gérard Welzer.


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