samedi 10 mars 2018

Rhône: Un père jugé aux assises pour avoir tué à coups de couteau six membres de sa famille

Des troubles psychiques, une vie conjugale émaillée d’addictions et de violences… Un père de 35 ans comparaît à partir de lundi devant les assises du Rhône pour avoir tué sa compagne, quatre de leurs enfants et son frère.

Le soir du 5 décembre 2015, les pompiers, alertés par les sœurs de l’accusé, sans nouvelles de la famille, intervenaient au domicile de Yassine Mechta, dans le 8e arrondissement de Lyon. Dans différentes pièces de l’appartement sens dessus dessous, ils découvraient les corps lardés de coups de couteau de quatre de ses enfants âgés de 5 mois à six ans. Puis dans la chambre du couple, à la porte défoncée, celui de leur mère, Caroline Geoffroy, 32 ans, dissimulé sous un tas de linge.

Un mari jaloux, violent « qui voulait se suicider »


En garde à vue, Yassine Mechta avait détaillé les meurtres et assuré avoir voulu se suicider à plusieurs reprises, sans y parvenir. Il a également reconnu qu’il frappait régulièrement sa compagne parce qu’il était très jaloux et la soupçonnait de le tromper. Cette dernière était par ailleurs enceinte.
Yassine Mechta avait également reconnu en garde à vue avoir tué son frère, Djamel Mechta, 49 ans, découvert tué à coups de couteau dans sa chambre d’un foyer social à Vénissieux, près de Lyon. Il avait expliqué s’être rendu chez lui pour chercher des médicaments afin de se suicider.

« Altération » ou « abolition du discernement »


Ayant échappé au massacre car hébergé chez des cousins, le fils aîné du couple, alors âgé de 13 ans, avait confié aux policiers ne pas être surpris par le meurtre de sa mère. Les parents de Caroline assuraient pour leur part que leur fille était sous l’emprise de son compagnon, sans emploi, avec qui elle vivait depuis 2002 et dont elle avait peur. Elle avait voulu le quitter maintes fois mais il menaçait de la tuer ainsi que sa famille, selon eux.

Évoquant une « tonalité paranoïaque », les experts psychiatres s’accordent à dire que l’accusé était atteint d’un « trouble psychique ayant altéré son discernement » au moment des faits. Mais ils réfutent l’abolition du discernement car « il n’a pas agi sous l’empire d’une force ou d’une contrainte à laquelle il n’a pu résister ».

Ce que conteste, en défense, Me Marina Stefania qui entend plaider le « délire » d’un homme « schizophrène ». Le verdict de la cour est attendu le 16 mars.

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