samedi 10 avril 2010

Dominici, Une des affaires criminelles les plus célèbres en France

Gaston Dominici est condamné à mort puis gracié du meurtre d’un couple d’anglais et de leur fille, assassinés dans la nuit du 4 au 5 août 1952, à proximité de la ferme familiale des Dominici.
LE TRIPLE MEURTRE

Le 27 juillet 1952, Sir Jack Drummond, directeur de laboratoire de 61 ans, sa femme Lady Ann, 47 ans, et leur fille Elisabeth âgée de 10 ans arrivent en France pour quelques jours de vacances à bord de leur Hillman verte.

Le 4 août 1952 au soir, la famille Drummond décide de s’arrêter sur le bord de la route à proximité de « la Grande Terre » à Lurs, dans les Basses-Alpes pour y passer la nuit.

Dans cette ferme dite« La Grande Terre » vit la famille Dominici (les époux Gaston et Marie, 75 et 71 ans, ainsi que leur fils et belle-fille Gustave, 32 ans et Yvette, 20 ans et leur bébé Alain, 10 mois) cultivateurs.

Vers 1h10 du matin, plusieurs coups de feu sont tirés près de campement de la famille Drummond.

Gustave Dominici découvre le corps de la fillette à 5h45 et bien qu’il soit lui-même propriétaire d’une moto, il arrête un motocycliste et lui fait prévenir la gendarmerie d’Oraison. Celle-ci constate la présence du corps, fracassé par une crosse de carabine, en amont de La Durance mais aussi le corps d’une femme, enroulé dans une couverture et celle d’un homme, recouvert par un lit de camp renversé.

Le Commissaire Edmond Sébeille, de la gendarmerie de Marseille est dépêché sur cette affaire. Dès le début de son enquête, celui-ci subit la pression des politiques et des journalistes anglais qui souhaitent voir rapidement un coupable en prison.

Une prime d’un million de francs est promise, par le « Sunday Dispatch » et « Samedi Soir », à toutes personnes permettant l’arrestation du ou des coupables. Le commissaire Sébeille doit donc faire le tri entre les témoignages utiles à l’enquête et ceux des affabulateurs en quête d’argent.

Une carabine à la crosse « endommagée » est repêchée dans La Durance. Bien qu’elle semble non-identifiable, le fils ainé de Gaston Dominici, Clovis, tombe à genoux à sa simple vue. Jamais le commissaire Sébeille n’arrivera à lui faire dire qu’elle appartenait à son père.

Le témoignage de Gaston, de Gustave et de sa femme Yvette, est le même. Ils ont, tous les 3, aperçu les campeurs en fin de journée la veille du meurtre et ont été chacun réveillé dans la nuit par des bruits de motocyclistes parlant dans une langue étrangère mais aussi par des coups de feu.

Gustave Dominici, bien que mal à l’aise, confirme avoir découvert le corps de la fillette vers 5h45 mais de ne pas s’en être approché. Malgré tout, les gendarmes sont septiques devant les incohérences et les contradictions de Gustave Dominici. Après de nombreuses heures de témoignages, il avoue finalement avoir aperçu les 3 corps dont celui de la fillette encore en vie et de les avoir déplacé.

Le 12 novembre 1952, Gustave Dominici est condamné à 2 mois de prison ferme pour non-assistance à personne en danger et est incarcéré à la prison de Saint-Charles de Digne-les-Bains.

L’enquête du commissaire Sébeille se poursuit.

Gustave Dominici est son suspect principal. Il va donc le harceler de question et celui-ci finira le 13 novembre 1953 par accuser son père du triple meurtre. Gaston Dominici va avouer à 9 reprises mais se rétractera à 5 reprises. Selon lui, le mari anglais l’aurait surpris en pleine relation sexuel avec Mme Drummond et il l’aurait tué pour le faire taire. Cette thèse est facilement rejetable car Mme Drummond sera retrouvé entièrement habillée et son autopsie révélera l’absence de relations sexuelles avant son meurtre.

demain le procès

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