lundi 31 mai 2010

Affaire Stern - Cécile Brossard : une accusée énigmatique

Qui est Cécile Brossard ? La manipulatrice d’un riche homme d’affaires ou la victime d’un amant cruel ?
Elle a fêté ses 40 ans le 20 mars dernier dans sa geôle aux vitres blindées de la prison genevoise de Champ-Dollon. Depuis le 15 mars 2005, Cécile Brossard y occupe, seule, une cellule d’ordinaire réservée à deux, voire trois détenues. Enfin, lorsqu’elle n’est pas transférée d’urgence à l’hôpital psychiatrique de Belle-Idée après une énième tentative de suicide. C’est d’ailleurs la grande inconnue de ce procès.

Qui est Cécile Brossard ? Une perverse manipulatrice, présentée par certains – dont l’un de ses proches – comme une escort girl appâtée par le luxe et l’argent ? Ou une pauvre fille, tout droit sortie d’une enfance tumultueuse à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), douloureusement marquée par le divorce de ses parents lorsqu’elle avait 8 ans, qui enchaîne dès l’adolescence ruptures sentimentales et épisodes dépressifs ?

Lorsqu’elle a été incarcérée, la meurtrière aurait demandé un second matelas, affirme un hebdomadaire suisse. « Pour Edouard », aurait-elle alors expliqué. Edouard, « Charles-Edouard », comme elle aimait l’appeler avec un certain sarcasme, son « mec » ou encore « Doudou », ne l’aurait pas complètement quittée : aux surveillants, elle assure qu’elle s’entretient avec son fantôme, une peluche.

Elle ne se séparerait pas de l’un des pulls du banquier, emporté en prison. Placée sous tranquillisants et anxiolytiques, Cécile Brossard, au dire de ses avocats du barreau de Genève, Mes Pascal Maurer et Alex Reymond, pleure beaucoup et ne cesse d’évoquer son amant. « M’a-t-il un jour aimée ? », demande-t-elle souvent. Cécile Brossard s’est-elle réfugiée peu à peu dans la folie, une fois son geste fatal reconnu et admis ?

La grande jeune femme aux longs cheveux blonds, lors de sa seule apparition publique en 2007 devant la justice, est apparue très amaigrie. L’ombre de celle qu’elle fut, lors d’une partie de chasse en Afrique avec le banquier français, où on la voit poser en tenue de safari, chapeau kaki et lunettes noires, devant l’objectif d’un appareil photo. Selon ses défenseurs, la meurtrière se serait vengée d’Edouard Stern, qu’elle a décrit à l’expert psychiatre comme étant un homme « violent » mais également « charmeur ».

Un homme qui lui promet un jour le mariage et l’insulte le lendemain sur sa messagerie téléphonique. Cécile Brossard présente, selon le médecin qui l’a examinée, « une personnalité borderline à tendance narcissique ». Mais qui aurait tué « en n’étant ni délirante ni dans une autre réalité ». A la cour d’assises de Genève d’en juger.
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France soir
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Le verdict
13H30, cour d’assises de Genève.

La présidente lit la motivation de la sentence rendue par la cour.

“La faute de l’accusée est très lourde, celle-ci ayant contrevenu à l’interdiction fondamentale d’ôter la vie à quelqu’un (…) Le mobile [du meurtre] ne relève pas de la cupidité mais de la volonté de ne pas perdre [Edouard Stern].

Si elle juge le meurtre “particulièrement lâche”, la cour retient les “regrets profonds” exprimés par l’accusée et la situation de “désarroi” dans laquelle l’avait entraînée sa relation avec Edouard Stern. Suit le résumé de tout ce qui, pendant six jours d’audience, a été débattu, disséqué, confronté.

- “Madame Brossard, levez-vous, ordonne la présidente.

La cour vous condamne à la peine de 8 ans et six mois de réclusion.

La cour ordonne la destruction de l’arme du crime, de la combinaison latex et la confiscation en vue de la destruction de toutes les autres pièces du dossier”

Cécile Brossard quitte la salle, lève une dernière fois les yeux sur les jurés, et les remercie.

Fin de l’histoire.

Avec le calcul de remise de peine, Cécile Brossard - détenue depuis mars 2005 - peut espérer sortir de prison via une mise en liberté conditionnelle d’ici la fin de l’année 2010. Le million a été restitué à la famille d’Edouard Stern. Il sera versé à une association caritative, a indiqué l’avocat de la partie civile.

Le Monde

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