Le mobile du double assassinat des « disparus d'Argeliers »dans l'Aude serait donc crapuleux : Jean-Barthélémy Rathqueber, 32 ans, et Fouad Sellam, 30 ans, ont avoué ce week-end devant les enquêteurs être les auteurs du meurtre, le 4 avril dernier, de Jocelyne Fernandez, 59 ans, et de son conjoint Jean-Claude Saint-Aubert 63 ans. Le premier un artisan maçon qui partage sa vie entre Toulouse où il a été arrêté vendredi et l'Hérault, était venu au domicile du couple, pour effectuer des travaux dans la piscine et avait sollicité l'aide d'un proche.
C'est le vendredi 4 avril que les deux hommes seraient passés à l'acte . Ce jour là, ils menacent à l'arme à feu les deux retraités et après avoir obtenu le code de leur carte bancaire, les ligotent et les baillonnent. Pendant que l'un reste au domicile pour les surveiller, l'autre part faire des retraits en espèces et des achats avec la carte bancaire : du matériel de bricolage, un nettoyeur haute-pression, des jeux vidéo. La carte a d'ailleurs été retrouvée dans les affaires du maçon. Une fois les achats effectués, ils embarquent le soir-même le couple dans une fourgonnette et quittent Argeliers. Quelques kilomètres plus loin, ils conduisent Jean-Claude Saint-Aubert près de la fosse, l'abattent et l'ensevelissent. Puis, selon leur récit, de peur que les détonations n'aient été entendues, ils quittent les lieux, avec la femme encore vivante qu'ils abattent sur un chemin cinq ou six kilomètres plus loin, avant de jeter son corps dans un fossé.
Mardi soir, le corps de la dame, était retrouvé en état de décomposition avancée dans la garrigue, près de Cruzy (Hérault). Hier soir, les gendarmes s'apprêtaient à exhumer le deuxième corps, enseveli dans une fosse à quelques kilomètres de là avec les plus grandes précautions afin de préserver le maximum d'indices sur la scène du crime. Détail important : la fosse dans laquelle les auteurs ont avoué avoir enseveli le corps de Jean-Claude Saint-Aubert avait été creusée plusieurs jours avant le double assassinat, sur un terrain appartenant au père de Jean-Barthélémy Rathqueber.
Mis en examen pour sequestration, vol de carte bancaire et assassinat, les deux hommes ont été placés en détention préventive.
Les deux maçons avaient un casier chargé
Jean-Barthélémy Rathqueber et Fouad Sellam. qui ont avoué le double assassinat des « disparus d'Argeliers » avaient déjà un casier judiciaire chargé. Mais, selon le procureur de la République de Narbonne « rien dans ces casiers judiciaires ne permettait de supposer qu'ils passeraient à l'acte pour des faits aussi graves ». Vols, fausse monnaie pour l'un, vols aggravés pour l'autre, ils avaient déjà connu les gardes à vue, la justice et la prison. Et dans le Minervois héraultais autour du village de Cruzy et de Quarante, la famille R athqueber qui appartient à la comunauté des gens du voyage était connue des gendarmes.
L'ensemble des éléments recueillis par les enquêteurs de la gendarmerie de la section de recherches de Montpellier, et notamment les enquêtes d'environnement à Toulouse, où vivent de sproches de Rathqueber et dans l'Hérault, ont permis au fil des jours de recroiser suffisamment de faits pour acquérir la certitude que les deux personnes étaient impliquées. L'enquête des gendarmes a été rapide, car si la disparition du couple de retraités, venu de Moselle pour s'installer dans l'Aude et leur exécution remonte au 4 avril, ce n'est que le 19 avril que leur disparition était signalée par leur fils, et le 21 avril qu'une enquête était ouverte pour « disparition inquiétante ».C'est d'ailleurs grâce aux prélévements d'ADN sur le fils que le cadavre découvert mardi a pu être identifié et que , les enquêteurs ont ainsi pu formellement faire le lien entre les disparus d'Argeliers, et le premier cadavre retrouvé. Dans la maison, il semble que rien n'ait été dérobé. Les deux auteurs présumés du double assassinat auraient donc tué froidement deux personnes pour quelques milliers d'euros d'achats et d'argent liquide. Une terrible affaire d'assassinat qui rappelle celle de Monfort dans le Gers en 1999. Un ouvrier avait tué les quatre occupants néerlandais d'une maison pour leurs cartes bancaires.
LADEPECHE.FR
1 commentaire:
Bonjour.
Savez-vous si le procès a eu lieu et quelles ont été les peines prononcées ?
Merci.
Valérie
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