jeudi 30 septembre 2010

Affaire Bissonnet: le mari évoque "une vie merveilleuse" avec la victime

Jean-Michel Bissonnet a une nouvelle fois contesté jeudi toute implication dans le meurtre de sa femme Bernadette, "la femme de sa vie", avec laquelle il a eu "une vie merveilleuse", a-t-il dit, des sanglots dans la voix, devant la Cour d'assises de l'Hérault.


Pendant plus de trois heures, le veuf, jugé pour complicité, a été soumis au feu des questions de la Cour, qui se penche depuis lundi sur le meurtre, le 11 mars 2008, de son épouse. Jeudi, il a été forcé à plusieurs reprises de s'interrompre, étranglé par l'émotion.


Il s'est mis en colère aussi, contre un avocat, et s'est fait rappeler à l'ordre, fermement, par le président de la cour. Tout cela "est la conséquence de deux ans et demi d'acharnement contre lui", commentera plus tard auprès de l'AFP l'un de ses deux fils, Marc.


Depuis les faits, Jean-Michel Bissonnet n'a eu de cesse de clamer son innocence, en contradiction avec les affirmations de l'hommme d'entretien Meziane Belkacem qui a avoué avoir commis le crime contre la promesse de se voir remettre par son patron une somme de 30.000 euros.


En contradiction aussi avec les affirmations de celui qui dit avoir fait disparaître l'arme du crime, le vicomte Amaury d'Harcourt.


Ces accusations, Jean-Michel Bissonnet, né à Oran en 1947, les a une nouvelles fois contestées "avec force" jeudi, alors que la Cour se penchait sur sa vie et son parcours, marqué par une réussite dans l'immobilier de bureaux ou de centres d'affaires qui lui assurera confort financier et statut social.


Une vie marquée surtout par sa rencontre avec Bernadette, une femme "extraordinaire", affirme-t-il, la "femme de sa vie" avec laquelle il a eu deux fils, la famille vivant "une vie merveilleuse". A chaque fois, l'évocation de sa femme lui tire des sanglots.


"Tout allait bien entre nous, on n'a jamais eu le moindre problème", ajoute-t-il, s'élevant contre "toutes les absurdités sur une soi-disant mésentente" qui le "révoltent".


Lui ne reconnaît avec sa femme que des "discordes", et non des "disputes", en particulier sur l'éducation des enfants.


Dans le box, M. Bissonnet ponctue ses déclarations avec force gestes. Il parle, répond à toutes les questions, quelquefois les précède.


Mais tout à coup, alors qu'il évoque une nouvelle fois sa femme avec laquelle c'était "un plaisir de vivre", il s'emporte: "Ca fait rire quand on parle de ma femme. Vous n'avez pas honte?," hurle-t-il, tourné vers les avocats de la partie civile.


Celui du frère de la victime, Me Jean-Robert Phung, se dresse alors et lui lance: "Je vous interdis de m'adresser la parole". Au président qui formule aussi l'interdiction, Bissonnet se justifie: "Mais c'est trop dur tous ces mensonges. Ca fait deux ans qu'on n'a pas voulu m'écouter, alors j'en peux plus, j'éclate".


Le président choisit alors d'interrompre les débats. M. Bissonnet est conduit hors du box des accusés, visiblement à bout. "J'm'en fous de la vie", entend-on alors.


Dans l'après-midi, l'enquêtrice de personnalité soulignera que les personnes qu'elle a rencontrées parlent d'un "couple modèle", "uni, "amoureux". Un sentiment partagé par un témoin, membre du Rotary auquel adhérait Bissonnet.


Elle n'évoque que deux sujets de discorde dans le couple, leur fils Marc et Amaury d'Harcourt. Sur cet ami de son mari, Bernadette Bissonnet dira que c'était un "pique-assiette".


L'enquêtrice souligne que Bissonnet, quand elle le rencontrera, "pleurera à plusieurs reprises à l'évocation de sa femme, sans pour cela avoir des larmes".


Vendredi la cour doit entendre plusieurs témoins.
http://www.lepoint.fr/societe/affaire-bissonnet-le-mari-evoque-une-vie-merveilleuse-avec-la-victime-30-09-2010-1243558_23.php

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