dimanche 26 septembre 2010

L'affaire Bissonnet, le meurtre d'une pharmacienne, devant la cour d'assises

Deux ans et demi après le meurtre à Castelnau-le-Lez d'une ancienne pharmacienne, Bernadette Bissonnet, le procès de trois hommes, dont le mari de la victime, soupçonné d'en être le commanditaire, s'ouvre lundi devant la cour d'assises de l'Hérault.


Si Meziane Belkacem, le jardinier occasionnel du couple, comparaît pour l'"assassinat" de sa riche patronne, fait qu'il a reconnu, c'est surtout vers Jean-Michel Bissonnet que les projecteurs seront tournés tout au long de ce procès, prévu, fait exceptionnel, pour durer un mois.


Le mari de la victime est accusé, depuis le début de l'affaire, par le jardinier d'avoir commandité le crime, ce que M. Bissonnet, 63 ans, qui comparaît pour complicité d'assassinat, nie avec force.
Les accusations de Belkacem sont corroborées


par un dernier protagoniste, le vicomte Amaury d'Harcourt, 85 ans, descendant d'une grande famille de la noblesse française, qui comparaît lui aussi pour complicité d'assassinat.


Le riche mari, le jardinier analphabète, l'aristocrate: trois hommes, trois univers, pour un meurtre qui remonte au soir du 11 mars 2008.


Jean-Michel Bissonnet, homme d'affaires à la retraite, de retour d'une réunion au Rotary Club, découvre le corps de sa femme, âgée de 57 ans, tuée de deux coups de fusil dans leur propriété cossue. La maison n'a pas été fouillée. Seul un véhicule a disparu. Il sera retrouvé à proximité.
Le jardinier passe rapidement aux aveux. Mais il affirme aussitôt avoir agi à la demande de son patron, en échange de 30.000 euros. A cette époque, le jardinier n'a pas d'argent, vit dans un hôtel de troisième zone, "est en échec absolu", assure son avocate, Iris Christol.


D'Harcourt confirme devant les enquêteurs que Bissonnet a fait tuer son épouse, un projet qu'il avait depuis plusieurs années, affirme-t-il. Et il reconnaît que c'est lui qui a fait disparaître l'arme dans la rivière Le Lez, par amitié pour Bissonnet. Le fusil sera retrouvé sur ses indications.
Belkacem et d'Harcourt sont formels, tout le scénario du crime a été concocté par Bissonnet: l'arrivée le soir, à la propriété, du jardinier, le prétexte pour s'y introduire et récupérer l'arme cachée par son patron parti au Rotary, le meurtre, le départ avec la voiture pour simuler un vol, l'intervention du vicomte...


Reste le mobile: pourquoi Bissonnet aurait-il voulu faire disparaître sa femme ? Rien n'apparaît formellement dans le dossier.


D'Harcourt et Belkacem affirment que le couple ne s'entendait plus. Des témoins confirmeront ces affirmations. Dans ce cas, quelles auraient été pour le mari les conséquences d'un divorce ? Aurait-il notamment risqué de perdre la propriété à laquelle il était viscéralement attaché ?


Bissonnet, lui, assure qu'il aimait sa femme et qu'il n'avait aucune raison de vouloir la faire disparaître. La belle harmonie est confirmée par les deux fils du couple, restés fidèles à leur père, et par de nombreux amis. Bissonnet est aussi
soutenu par son beau-père.
En réfutant les accusation portées contre lui, Bissonnet induit un autre scénario, qui n'implique plus que Belkacem et d'Harcourt. Lequel, selon Bissonnet, aurait agi parce qu'il était dans l'impossibilité de lui rembourser une dette de 15.000 euros, et parce que la victime lui aurait refusé un second prêt.
Mais il semble bien que le jardinier et le vicomte n'entretenaient aucune relation et n'ont eu aucun contact avant le crime.


Plus d'une centaine de témoins seront appelés à la barre pour tenter de percer le mystère de "l'affaire Bissonnet".
http://www.midilibre.com/articles/2010/09/26/A-LA-UNE-L-affaire-Bissonnet-le-meurtre-d-une-pharmacienne-devant-la-cour-d-assises-1399195.php5

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