mercredi 29 septembre 2010

Procès Bissonnet: le tueur présumé de l'ancienne pharmacienne pense qu'il était "absorbé par le diable"

Accusé d'avoir abattu Bernadette Bissonnet, une ancienne pharmacienne de 57 ans dans la soirée du 11 mars 2008 à Castelnau-le-Lez (Hérault), Meziane Belkacem, son employé algérien de 51 ans, a reconnu les faits mercredi devant la cour d'assises de l'Hérault. L'employé, qui n'a jamais été condamné, comparaît aux côtés de Jean-Michel Bissonnet, 62 ans, le mari de la victime et le commanditaire présumé de cet assassinat, et le vicomte Amaury d'Harcourt qui a reconnu lui aussi avoir fait disparaître l'arme du crime à la demande de son ami.


"Ce jour-là, j'étais absorbé par le diable", a expliqué cet homme qui venait périodiquement laver les carreaux de la superbe maison des Bissonnet sur les hauteurs de Montpellier et faire leur jardin. "C'est pas facile de faire une chose pareille à une personne qui ne vous a rien fait". "Je voudrais dire quelque chose à ceux qui souffrent, mais je ne sais pas quoi, je suis désolé", a-t-il ajouté en regardant les deux fils de la victime et son père, venus soutenir Jean-Michel Bissonnet qui clame son innocence.


Lors de sa garde à vue devant les gendarmes de la Section des recherches de Montpellier, ce père de quatre enfants avait avoué s'être blessé au doigt en faisant feu avec un fusil de chasse à canon scié sur Bernadette Bissonnet seule dans sa maison le soir du drame. Son ongle avait d'ailleurs été retrouvé sur la scène de crime. Il avait assuré avoir agi à la demande de son époux, un homme d'affaires ayant réussi dans l'immobilier de bureaux.


Celui-ci aurait mis au point le scénario criminel lui permettant d'éliminer une femme qu'il ne supportait plus et d'éviter un divorce qui lui aurait notamment fait perdre la jouissance de leur magnifique propriété. Attentionné avec lui, Jean-Michel Bissonnet lui aurait alors promis 30.000 euros ainsi qu'un travail stable chez un ami dans le centre de la France. "J'avais confiance en lui, c'était quelqu'un de bien, il avait une belle vie, un beau parcours", a précisé l'accusé. "Je le tutoyais, lui aussi."


Pour tenter de comprendre son geste, la cour d'assises s'est penché sur le parcours de cet homme né en Algérie, qui a été élevé par ses grands-parents maternels. Analphabète, il a vingt ans lorsqu'il retrouve en France son père qu'il n'a pas connu. "C'est quelqu'un qui est immature, frustre, carencé", a expliqué Roselyne Tessier, expert psychologue. "Il est malléable et influençable surtout par les hommes dont il veut être reconnu", a complété Stéphanie Archambault, l'enquêtrice de personnalité. "Sa femme explique qu'il ne dit jamais non lorsqu'il est sollicité, il a besoin d'exister dans le regard des autres."


Employé dans différentes sociétés de nettoyage, Meziane Belkacem était dans une situation professionnelle précaire au moment des faits. Sa seconde femme venait de le quitter et il vivait dans un hôtel. "Il est sensible et présente une fragilité émotionnelle", a analysé Roger Franc, l'un des experts psychiatres. "Ce n'est pas un pantin, il n'est pas téléguidé comme une marionnette mais il a fait des choix alors qu'il perdait tous ses repères et se trouvait dans un certain désarroi." AP
http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/societe/20100929.FAP8757/proces-bissonnet-le-tueur-presume-de-l-ancienne-pharmacienne-pense-qu-il-etait-absorbe-par-le-diable.html

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