mardi 26 octobre 2010

AISNE - Un adolescent jugé après le suicide de son prof accusé à tort de violences

Un adolescent de 17 ans qui avait affirmé en septembre 2008 avoir été frappé par son professeur, lequel s'était ensuite suicidé, est jugé mercredi pour dénonciation calomnieuse par le tribunal pour enfants de Laon. La victime, un professeur du collège César-Savart de Saint-Michel (Aisne), avait été retrouvé pendu à son domicile le 20 septembre 2008 au lendemain de sa garde à vue, consécutive à la plainte déposée par l'adolescent, qui l'accusait de lui avoir donné un coup de poing dans une salle de classe où ils étaient seuls.


Le collégien avait reconnu avoir menti un mois après le drame. L'avocat de la famille de la victime, Me Francis Lec, a estimé, à quelques jours de l'audience, que le jeune homme ne devait pas être "un bouc émissaire d'une série de dysfonctionnements" : "Il est responsable, mais nous ne serons pas là pour accabler uniquement le mineur."


Deux ans et demi de prison ferme encourus




Déplorant une garde à vue "précipitée", la partie civile souhaite savoir dans quelles conditions la dénonciation calomnieuse est intervenue et si l'enfant a agi sous l'influence de personnes majeures. "Personne ne peut venir dire que mon client est l'unique responsable du décès" de l'enseignant, estime de son côté le conseil de l'adolescent, Me Mireille des Rivières, qui souhaite démontrer que les constitutions de partie civile par les parents du défunt et par sa soeur ne sont, de ce fait, "pas recevables". En pleine procédure de divorce, l'enseignant avait laissé un mot chez lui annonçant qu'il allait mettre fin à ses jours, sans s'expliquer sur les raisons de son geste.


Le collégien avait été placé, après sa mise en examen, en liberté surveillée préjudicielle, avec obligation de rendre des comptes chaque mois à une éducatrice. Ce suivi s'est déroulé de manière satisfaisante, selon une source judiciaire. Âgé de moins de 16 ans au moment des faits, il encourt une peine pouvant aller jusqu'à deux ans et demi de prison ferme. Il n'était cependant pas connu de la justice avant ce drame, indique une source judiciaire. L'audience se déroulera à huis clos, mais le prononcé du jugement - qui pourrait être mis en délibéré - sera public.


http://www.lepoint.fr/societe/aisne-un-adolescent-juge-apres-le-suicide-de-son-prof-accuse-a-tort-de-violences-26-10-2010-1254358_23.php

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