lundi 18 octobre 2010

Figeac. Anthony : procès d'un meurtre

Aujourd'hui s'ouvre à Cahors la session de cour d'assises où sera jugé le meurtrier présumé d'Anthony Svec, mortellement blessé à l'arme blanche dans la nuit du 2 au 3 mai 2008, à la fête de Figeac.


Ses parents, Agnès et Yves, ses frères et sœurs, Caroline, 29 ans, Maxime, 23 ans et Laurine, 11 ans, attendent ce procès depuis plus de deux ans. Ce matin, ils seront au palais de justice de Cahors pour assister au jugement de Benoît Gérard, meurtrier présumé de leur fils Anthony, tué à l'arme blanche à Figeac, en mai 2008.


Vendredi 2 mai 2008. Anthony, 23 ans, salarié de la Snam à Viviez et domicilié chez ses parents à Aubin, dans l'Aveyron, se rend à la fête de Figeac avec un camarade, également originaire du bassin decazevillois. En fin de soirée, vers 3 heures du matin, le duo de copains passe sur la place Vival et aborde un groupe de quatre jeunes. La suite, c'est le procureur de la République d'Agen de l'époque, Pierre Nalbert, qui la raconte : « Ils étaient en train de manger un sandwich sur un banc, tout en fumant un joint. Anthony et son ami leur auraient demandé à fumer. Une discussion et des coups auraient suivi. L'ami d'Anthony aurait assommé l'un des quatre jeunes, qui s'est écroulé. Instinctivement, l'un d'eux aurait alors sorti un couteau, poignardant Anthony au thorax ».


Après une course de 200 mètres pour fuir ses agresseurs, Anthony, vidé de son sang, s'effondre près de la halle du marché. Malgré les premiers secours dispensés par un barman et un pompier volontaire, avant l'arrivée des pompiers et du Samu, le jeune homme décède sur le trottoir.


Une enquête, conduite par la section de recherche de Toulouse et la brigade de recherche de Figeac, est aussitôt ouverte pour retrouver l'auteur des faits. La cellule d'enquête, ouverte jour et nuit, établie une centaine de procédures, entend une dizaine de témoins et diffuse rapidement le portrait-robot d'un des jeunes en cause.


Autopsie déterminante
L'autopsie du corps de la victime, réalisée dès le 5 mai au service de médecine légale du CHU de Rangueil à Toulouse, va se révéler déterminante : les prélèvements techniques permettent de trouver des traces d'ADN sous les ongles d'Anthony.


Le 27 mai, lors d'une action supervisée par le parquet d'Agen, les gendarmes interpellent sept individus âgés de 18 à 23 ans, sur les coups de 6 heures du matin à Villefranche-de-Rouergue, Cahors et Castres. Parmi eux, Benoît Gérard, 19 ans, originaire du Lot, apprenti en CAP peinture et vivant avec son père route de Cajarc, à la sortie de Villefranche.


Le lendemain de son interpellation, ce jeune homme, déjà connu de la justice pour avoir été condamné à deux reprises en 2006 par le tribunal pour enfants pour violence avec arme, reconnaît être l'auteur du geste fatal. Mis en examen et écroué par le parquet d'Agen, il est transféré à la maison d'arrêt de Montauban puis à la prison de Cahors, où il est toujours incarcéré aujourd'hui. Son père, Robert Gérard, comparaitra à ses côtés pour « destruction de preuve ».


Le procès


À partir de 9 heures ce matin et durant trois jours, la cour d'assises va juger Benoît Gérard, 22 ans, mis en accusation du chef de coups mortels et défendu par Me Alexandre Martin, du barreau de Toulouse. Également jugé, son père, Robert Gérard, 56 ans, mis en accusation pour destruction de preuve en vue de faire obstacle à la manifestation de la vérité, et assisté de Me Ilham Soummer du barreau de Cahors. Les parties civiles seront représentées par Laurent de Caunes de Toulouse.


http://www.ladepeche.fr/article/2010/10/18/929887-Figeac-Anthony-proces-d-un-meurtre.html

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