mercredi 10 novembre 2010

MAM attendue à la barre entre le 29 novembre et le 7 décembre

Ce mardi 9 novembre, les avocats ont tous trouvé sur leurs pupitres respectifs un courrier rédigé de la main du Président de la cour d'assises des mineurs de Créteil, Olivier Leurent, à l'attention de « madame le ministre », Michèle Alliot-Marie. Il y informe la garde des Sceaux que son « audition est juridiquement acquise aux débats, et la défense n'entend pas y renoncer ». Et poursuit : « C'est la raison pour laquelle je me permets de vous soumettre les dates qui pourraient être utilement retenues pour votre audition si le conseil des ministres vous y autorise, soit entre le 29 novembre et le 7 décembre à l'heure qui vous conviendra ». Plusieurs avocats de la défense ont en effet demandé à ce que la ministre soit entendue pour s'expliquer des raisons de ce procès, puisque c'est elle qui, en 2009, a ordonné au parquet général d'interjeter appel de la décision rendue en première instance, sur demande de l'avocat de la famille Halimi, Me Francis Szpiner.


En fin de journée, toujours mardi, le commissaire Olivier Richardot est venu faire la présentation générale de l'enquête conduite par la brigade criminelle du Quai des Orfèvres à l'époque des faits concernant Ilan Halimi. Le policier a dit devant la Cour que l'enlèvement, la séquestration et le meurtre d'Ilan Halimi était, selon lui, « un crime crapuleux, avec un habillage politique ». Lorsque le président de la cour d'assises Olivier Leurent l'a interrogé sur la qualité des investigations menées à l'époque par les hommes du Quai des Orfèvres, le commissaire a assuré, bien que « gêné » de le dire ainsi « devant les parties civiles », qu'elle avait été parfaite, et « irréprochable ».


Les avocats de la défense ont cependant dû l'interrompre à plusieurs reprises lors de son exposé des faits, pour corriger des erreurs selon eux «énormes ». « C'est le premier contact des jurés avec les faits Ilan Halimi, on ne peut donc pas laisser passer la moindre imprécision », assure l'un d'eux. Ainsi, Françoise Cotta, conseil du gardien d'immeuble Gilles S., a bondi lorsque le policier a affirmé devant la cour que son client avait remis les clefs de l'appartement de la rue Serge Prokofiev à Youssouf Fofana. Gilles S. n'a en effet jamais eu affaire à Youssouf Fofana. C'est à son « copain » Samir A.A qu'il donne les clefs à l'époque. Le commissaire a ensuite évoqué la jeune femme utilisée comme appât pour enlever Ilan Halimi. Il a indiqué que Youssouf Fofana l'avait bien choisie, parce que c'est en effet une jolie fille, et parce qu'il s'agissait d'une femme mûre « de 23 ans ». C'est le président de la Cour d'assises qui cette fois est intervenu pour rectifier : au contraire, la jeune femme avait 17 ans à l'époque des faits, elle était donc mineure. Olivier Richardot a aussi confondu les accusés entre eux, en assurant que ce sont Samir A.A et Cédric B-S-Y qui ont aidé Youssouf Fofana à porter Ilan Halimi jusqu'à sa voiture dans la nuit du 12 au 13 février 2006. Ce qui est faux... Les trois personnes présentes cette nuit là aux côtés de Fofana étaient Jicé (1), Fabrice P., et Nabil M.


Aujourd'hui mercredi, l'audition du commissaire Richardot se poursuit dans la matinée. D'autres policiers lui succèderont, tandis que la famille d'Ilan Halimi est attendue à la barre en fin de journée.


PS : Ce procès se tient à huis-clos. Aussi ce blog est-il écrit à partir d'informations recueillies, entre autres sources, auprès de personnes qui assistent à l'audience, et dont, bien entendu nous taisons les noms.






1- Son prénom a été modifié, compte tenu de sa minorité à l'époque des faits


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