mardi 28 décembre 2010

Ces grandes affaires qui ont marqué un tribunal : l'abbé Cottard

Le tribunal de grande instance vit ses derniers jours. Retour sur les procès et les histoiresqui ont défrayé la chronique guingampaise.
De grandes affaires, le tribunal de Guingamp en a jugées plus d'une. Mais la plus retentissante restera sans conteste « l'affaire de l'abbé Cottard », comme on la surnomme encore aujourd'hui.


Nous sommes le lundi 18 octobre 1999. S'ouvre à Guingamp le plus grand procès de son histoire : pendant deux jours, Jean-Yves Cottard, 52 ans, comparaît pour homicides et blessures involontaires.


La foule au procèsde l'abbé Cottard
Un an auparavant, en juillet 1998, au large de Perros-Guirec, quatre scouts du camp de vacances dont il était le responsable et un plaisancier qui les secourait, étaient morts noyés. « L'abbé avait attendu 21 h 53 pour prévenir les secours, alors que le dériveur des jeunes, après deux jours d'errance et de camping sauvage, était attendu à 13 h à Perros-Guirec... La météo était devenue exécrable pendant la journée », retrace un confrère à l'ouverture du procès, qui place Guingamp sous le feu des projecteurs.


Ce naufrage aux conséquences tragiques avait suscité une émotion nationale. Maintenant, on veut comprendre. Et le procès en offre l'occasion. Les caméras de télé s'agglutinent, les micros se télescopent, les flashes crépitent... La salle d'audience du tribunal de grande instance est gardée par de nombreux policiers. Un périmètre de sécurité est même installé aux abords du tribunal avec des cars de CRS.


Audience retransmiseau théâtre


À quelques pas de là, le grand public se masse au théâtre du Champ-au-Roy où un écran géant retransmet l'audience car l'affluence est telle que le tribunal ne peut contenir tout le monde. « Le deuxième jour du procès, 900 personnes s'y entassent », rapportent les journalistes.


Le grand public s'intéresse de près à cette affaire hors-norme qui devient « le procès d'un certain scoutisme », incarné par l'abbé Cottard. On veut le voir et entendre ses arguments. Il est finalement reconnu coupable par le tribunal de Guingamp, qui le condamne à quatre ans de prison dont dix-huit mois ferme.


« Si le procès a attiré beaucoup de Trégorrois et de Guingampais, il a aussi déversé sur Guingamp plus de journalistes que la ville n'en a jamais vus à ses plus belles heures de football », lit-on dans nos colonnes. Pour retrouver une telle affluence au tribunal, il faut sans doute remonter en janvier 1880.


Un autre grand procèsen 1880


Un procès peu habituel s'ouvre à Guingamp. Les hôtels sont combles : « Des curieux des contrées avoisinantes ont accouru », note la presse de l'époque. Cette affaire de fraude électorale aux élections législatives fait salle comble : 99 prévenus et 111 témoins sont appelés à la barre. Sans compter le public venu en force : représentants du clergé, de l'armée, de la préfecture et « beaucoup de dames en grande toilette, des paysans en costume breton, des femmes en coiffe... » Et le reporter du Journal à un sou de conclure : « Encore heureux que ce soit une saison peu clémente sinon les Parisiens seraient venus en foule pour profiter de la villégiature ».


http://www.ouest-france.fr/actu/actuLocale_-Ces-grandes-affaires-qui-ont-marque-le-tribunal-_-1637113------22070-aud_actu.Htm

Aucun commentaire: